L’annonce par le syndicat de Noubir Amaoui de sa décision de boycotter le référendum sur le projet de nouvelle Constitution, n’a pas été réellement une surprise. Le niet de la CDT sonne comme une fuite en avant délibérée plutôt qu’une démarche mûrement réfléchie, estiment plusieurs commentateurs politiques.La Confédération Démocratique du Travail avait annoncé la couleur bien avant, lorsque les représentants du syndicat avaient quitté intempestivement une réunion de consultation avec le Mécanisme de suivi de la révision du texte constitutionnel. Depuis, la dérobade de la CDT était quasiment prévisible. D’un autre côté, Noubir Amaoui n’a pas voulu non plus apparaître comme le poltron du groupe, composé de ses compères de la gauche radicale (PSU, PADS et CNI). Ces derniers avaient en effet reporté leur décision sur la participation ou non au référendum, en attendant celle de leur grande sœur, la CDT. D’ailleurs, les trois groupuscules ont le plus grand mal à s’entendre sur les modalités de cette participation alors que la campagne démarre le 20 juin à minuit. Le PADS semble le plus intransigeant et le plus déterminé à ne pas participer à la campagne référendaire. Pourtant, pour la première fois, tous les partis reconnus, y compris les petits groupuscules de la gauche radicale, pourront exprimer librement leurs opinions, en direct sur les médias audiovisuels publics.Autre explication avancée au raidissement de Noubir Amaoui : la tentative d’effacer l’image de « compromission » du fils terrible de la chaouia avec le gouvernement. Surtout après la contribution décisive de la CDT à la réussite du dialogue social avec le gouvernement Abbas Fassi. Aussi, les prétextes invoqués par le syndicat pour justifier son boycott de la Constitution apparaissent comme un dérisoire subterfuge qui ne convainc pas grand monde.