Encore une fois, la majorité tend la perche au Chef du gouvernement. Abdelilhah Benkirane aura tout le loisir de s’expliquer, demain au Parlement, sur les prévisions économiques rassurantes du gouvernement, après le tollé soulevé par les chiffres beaucoup moins optimistes avancés par le HCP de Lahlimi.
Au dernier moment, les groupes de la majorité ont décidé vendredi de changer la question qui devait être adressée au chef de l’exécutif. Dès lors, la séance mensuelle de mardi sera consacrée non pas au système de santé comme prévu initialement, mais aux questions économiques. Et d’ores et déjà, l’hémicycle s’attend à ce que Benkirane lâche la bride à sa diatribe habituelle. Cette fois, la tête de turc sera Lahlimi dont les chiffres épinglent le gouvernement. Le Haut commissaire au Plan avait provoqué l’ire de l’exécutif en avançant, mercredi dernier, des chiffres aux antipodes de ceux du gouvernement. Au moment où l’équipe Benkirane prévoit 4,2% de croissance pour cette année, le Haut Commissariat au Plan en perçoit à peine 2,4%. Le HCP explique ses prévisions par une diminution attendue de l’activité dans le secteur primaire. La cause en est une saison agricole moyenne qui devrait se traduire par une baisse du rythme de croissance dans les autres secteurs. Lahlimi a de surcroît laissé entendre que les priorités économiques faisaient les frais des querelles politiciennes de la classe politique.
Un bras de fer entre le gouvernement et le HCP qui a poussé certains à proposer que cette instance de prévisions soit tout simplement intégrée au ministère des Finances. D’ailleurs, la réaction de Mohamed El Ouafa contre Lahlimi renseigne sur le ressentiment de tout le gouvernement. Le ministre des Affaires générales n’a pas hésité à décocher quelques flèches en direction du patron du HCP, en attendant le grand déballage de Benkirane, mardi du haut du perchoir.
HCP : Lahlimi attendu au tournant
