La lenteur de la mise en œuvre des réformes en cours au Maroc est pointée du doigt à l’interne comme à l’externe.
Le gouvernement Benkirane est épinglé de l’extérieur par l’Union européenne (UE), principal partenaire étranger du Royaume, pour la faible cadence de mise en œuvre des réformes prévues par la nouvelle Constitution de 2011.
Dans son rapport annuel sur la mise en œuvre de sa Politique de voisinage (PEV) pour l’année 2013, l’UE pointe du doigt la lenteur avec laquelle les réformes démocratiques sont mises en œuvre au Maroc, citant entre autres, le cas des 19 lois organiques programmées en 2011et dont cinq seulement ont pu être adoptées à la date d’aujourd’hui.
Au Maroc, les « réformes inscrites dans la Constitution de 2011 tardent à se concrétiser, même si des procédures législatives sont en cours », relève le rapport de l’UE.
Deux ans après l’adoption de la nouvelle constitution dont le programme des réformes était très « ambitieux », « le bilan de la mise en œuvre des réformes est plutôt limité », regrette l’UE qui a dressé une liste de recommandations en ce sens, à l’intention des autorités marocaines, pour les années à venir.
Sur le plan interne c’est la Cour des Compte présidée par l’homme d’affaires et ancien Premier ministre, Driss Jettou, qui prend le relais pour donner un aperçu très critique sur les dysfonctionnements qui rongent de longue date, la caisse de compensation.
Le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a présenté, lundi devant les commissions parlementaires de la Justice et des Finances, un rapport sombre sur l’actuel système de compensation.
Censée profiter principalement aux couches les plus démunies, souligne le rapport, la Caisse de compensation s’est transformée, au fil du temps, en une dépense budgétaire qui subventionne les producteurs, notamment ceux opérant dans le secteur du transport et dans la production de l’énergie électrique, des plantes sucrières et même dans certains secteurs industriels.
Concernant la gouvernance du système de compensation, le rapport estime qu’elle est caractérisée par la fragmentation et le cloisonnement, en raison du manque de coordination entre les ministères et autres organismes concernés. Autant de mauvaises notes qui ne réjouiront certainement pas le chef du Gouvernement, Abdelilah Benkirane ni ses co-équipiers, surtout au moment où les centrales syndicales font monter les enchères de l’escalade sociale.