La tension qui envenime les rapports entre le patron du PJD, Abdelilah Benkirane et le turbulent président du groupe parlementaire islamiste, Abdallah Bouanou, a fini par donner raison à ce dernier.
Très contrarié par les prises de position de Bouanou allant parfois à l’encontre des intérêts du PJD, Benkirane le tenait dans sa ligne de mire et n’attendait que la réélection à la tête des instances dirigeantes du parti pour l’éjecter.
Mais c’était sans compter sur la grande marge de popularité dont jouit Bouanou surtout au sein du groupe parlementaire du parti de la lampe.
Les membres du groupe PJD à la Chambre des représentants se sont en effet, prononcés à une majorité écrasante en faveur de la reconduction de Bouanou à la tête de leur groupe pour un second mandat.
Certains observateurs interprètent ce vote comme une sorte d’une mise en garde à peine voilée, au secrétaire général du PJD qui excelle dans sa manière d’imposer l’ordre et la discipline au sein du parti.
Benkirane et Bouanou ont eu plusieurs prises de bec sur divers sujets, à tel point que le chef du PJD a tout récemment, menacé ce dernier de le démettre de la présidence du groupe parlementaire du parti de la lampe.
Benkirane a été fou furieux de voir Bouanou s’opposer à la demande du gouvernement à la chambre des représentants de retirer sa proposition de loi relative aux Commissions d’enquête parlementaire pour la remplacer par un projet de loi similaire que l’exécutif compatit soumettre au parlement.
Mais, il semble que la popularité du député lampiste, Abdallah Bouanou dans les rangs du parti islamiste, l’a emporté sur la notoriété de Benkirane, puisque les membres du groupe parlementaire du PJD ont presque plébiscité le trublion député. Au premier tour du vote qui a regroupé trois candidats, Bouanou a raflé 75 voix, contre 24 voix seulement pour son rival en seconde position. Au second tour, Bouanou s’est adjugé 77 voix, suivi d’Abdelaziz Amri avec 22 voix seulement, tandis que le troisième postulant, Abdessamad Hiker, n’a eu que des miettes. Un peu gêné Abdelilah Benkirane a préféré se retirer en chargeant son adjoint Abdellah Baha de superviser l’opération du vote.
Le dernier mort revient au secrétariat général du part qui aura à choisir ce mercredi parmi les trois candidats, même si, selon des sources proches du parti lampiste, le choix est déjà fait.