Les tiraillements dans la maison harakie ont franchi un nouveau palier. Le pugilat qui a eu lieu mardi entre deux membres du groupe parlementaire du Mouvement Populaire, renvoie l’image des esprits qui s’échauffent à l’approche d’un Congrès qui risque d’être le théâtre d’une douloureuse passe d’armes à la tête du parti.
A l’approche du Congrès national du parti programmé pour les 20 et 21 juin prochains, les clivages apparaissent au grand jour. En jeu, le poste de secrétaire général qui ne manque pas de prétendants face à Mohand Laenser. L’actuel mandataire se trouve à la tête du MP sans interruption depuis 1986. A cette date, il avait réussi à débarquer l’autre dinosaure du parti, Mahjoubi Aherdane, qui trônait sur le Mouvement populaire depuis sa création en 1957. Aujourd’hui encore, Mohand Laenser dispose de nombreuses cartes pour rempiler à la tête du parti. Mais les rivaux ne manquent pas. Les noms de Mohamed Ouzzine et Mohamed Moubdie reviennent souvent dans les conversations, autant que celui de Lahcen Haddad. Et même si le ministre du tourisme n’a pas encore postulé, son positionnement en faveur de la non personnalisation du poste de secrétaire général, le met d’ores et déjà sur la liste des concurrents.
Lahcen Haddad ne cache d’ailleurs plus ses ambitions, toutes les occasions sont bonnes pour décocher quelques flèches assassines à l’actuel ministre de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire. Entre autres griefs, le ministre du tourisme reproche indirectement au chef du MP de n’avoir pas réussi à garder le portefeuille de l’Intérieur dans le gouvernement Benkirane II. Une concession qui a aurait contribué à affaiblir l’influence du parti dans l’exécutif.
Lahcen Haddad tempère toutefois ses critiques indirectes envers Laenser, en espérant que les divergences au sein du MP n’atteindront pas le degré de dissensions vécus à l’USFP et l’Istiqlal.