Deux semaines après la grève du 29 octobre, le chef du gouvernement s’apprête à rencontrer jeudi à Rabat les syndicats pour trouver une issue au blocage sur la réforme controversée des retraites.
L’UMT, la CDT et la FDT ont donné leur accord pour participer à la réunion à laquelle a appelé Abdelilah Benkirane. Mais les trois syndicats ont, d’ores et déjà, annoncé la couleur, ce qui veut dire que le face à face avec le chef de l’exécutif ne sera pas de tout repos. Aux côtés de la révision du système des retraites, première priorité du gouvernement, les dirigeants syndicaux sont décidés à mettre sur la table l’ensemble de leur cahier de revendications.
A commencer par l’augmentation des salaires et des pensions de retraite, l’application de l’échelle mobile, la baisse des impôts pour les petites catégories de salariés, les droits syndicaux…
Les syndicats continuent de hausser le ton, conscients de leur force en termes de mobilisation sociale et de pression contre l’exécutif. Mais en même temps, ils sont convaincus que l’arme de la grève n’est pas efficace à tous les coups. La grève du 29 octobre n’a rien réglé. Elle a même renvoyé les deux camps dos à dos.
Si les syndicats avaient promptement revendiqué une large réussite du débrayage, le gouvernement a, au contraire relativisé, l’activité dans les principaux secteurs du pays n’ayant pas été significativement affectée.
Une situation qui doit en principe pousser les uns et les autres à se rendre compte que le temps n’est plus à la surenchère, mais plutôt au compromis et aux concessions réciproques. Surtout que les uns et les autres pourraient s’en sortir avec l’honneur sauf grâce aux propositions du CESE.
Le Conseil économique, social et environnemental chapeauté par Nizar baraka a, en effet, coupé la poire en deux en proposant de ramener l’âge de départ à la retraite à 63 ans au lieu des 65 préconisés par le gouvernement, en plus d’autres mesures d’accompagnement.