C’était connu, les comptes des partis politiques ne brillaient pas par leur transparence, cela vient d’être confirmé par la Cour des comptes qui a décortiqué la comptabilité des 35 formations bénéficiant de l’aide annuelle de l’Etat.
Le résultat est mitigé, avec des avancées mais aussi des zones d’ombre. Le côté positif, c’est que l’ensemble des partis politiques, à l’exception du poussiéreux UNFP, ont remis leurs comptes au titre de l’année 2012. Ils signent ainsi une rupture prometteuse avec la vieille pratique d’occultation qui prévalait par le passé. Les experts de Driss Jettou ont toutefois décelé des irrégularités dans certains comptes. La CC relève ainsi que sur les 192 millions de DH de dépenses des partis politiques, un taux de 8% n’a pas été justifié.
Autres irrégularités, le dépassement des délais prescrits pour la remise des comptes, ainsi que l’homologation des comptes. Car, sur les 35 partis bénéficiant de l’aide de l’Etat, 15 seulement ont présenté des bilans certifiés par des experts comptables homologués.
Par ailleurs, la Cour des comptes a relevé qu’en 2012, l’aide publique a représenté l’écrasante majorité des ressources financières totales des partis politiques. Ceci, au moment où 5 partis seulement ont raflé plus de 86% du soutien de l’Etat. Il s’agit, dans l’ordre du PJD (33,64%), RNI (17,65%), PAM (16,52%), USFP (11,76%) et Istiqlal (6,53%).
Côté recommandations, la Cour des comptes demande aux autorités gouvernementales concernées de veiller à ce que les partis politiques restituent les montants indus de la participation de l’Etat au financement de leurs campagnes électorales.
Les récalcitrants pourraient se voir exclus de l’attribution des subventions publiques à venir. Un point particulièrement sensible pour plusieurs partis, alors que les échéances électorales approchent à grands pas.