L’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, a mis en garde hier mardi contre le risque très élevé de propagation du choléra suite à la sécheresse au Moyen-Orient. Depuis le début de l’été, le pays voisin, l’Irak, est déjà touché par la maladie.
Lundi, le ministère syrien de la Santé a recensé deux décès dus au choléra et 26 contaminations, notamment dans la province d’Alep, dans le nord du pays. Et samedi, les autorités syriennes kurdes, qui contrôlent la majeure partie du nord-est du pays, ont signalé trois décès et de « nombreuses contaminations » dans les provinces de Raqqa, dans le nord, et de Deir Ezzor, dans l’est.
Selon l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme), la maladie se serait propagée à Deir Ezzor à travers l’eau potable contaminée. Les autorités auraient cessé de distribuer du chlore aux stations de pompages depuis trois mois.
L’OMS assure que des cas ont été signalés dans au moins cinq des quatorze provinces syriennes. Le choléra n’avait pas circulé en Syrie depuis 2009, quand le pays avait enregistré 342 cas dans sa partie nord-est.
Infection diarrhéique aiguë qui provoque des déshydrations parfois mortelles, le choléra se transmet par l’eau ou la nourriture et causerait chaque année dans le monde, selon les estimations, entre 21 000 et 143 000 décès et entre 1.3 million et 4 millions de cas.
Or, la Syrie souffre d’une grave pénurie d’eau potable, conséquence de la sécheresse provoquée par le changement climatique et les modifications du cours de l’Euphrate, mais aussi de onze ans de guerre dans le pays.
Alors que, avant 2010, 98% des habitants des villes et 92% des habitants des communautés rurales avaient un accès sûr à l’eau salubre, le conflit a endommagé environ les deux tiers des usines de traitement d’eau, la moitié des stations de pompage et un tier des châteaux d’eau, selon un rapport de l’Unicef, le Fonds des nations unies pour l’enfance, datant d’avril.
Le risque est régional. Dès juin dernier, l’Irak voisin a annoncé faire face à une épidémie de choléra. Bien que l’identification du virus demande des analyses poussées, des milliers d’hospitalisations pour diarrhées aiguës ont été enregistrés dans le pays et au moins 1 000 cas et 5 décès reconnus.