Les résultats d’une enquête indépendante publiés cette semaine mettent en évidence des comportements sexistes, racistes et homophobes au sein de la police de Londres. L’enquête appelle à une « réforme générale » de l’institution, déjà en proie à de nombreux scandales.
Le rapport de 363 pages affirme que « la police n’a pas protégé ses employées ou les membres du public contre les policiers auteurs de violences domestiques, ni contre ceux qui abusent de leur position à des fins sexuelles ». Il déplore aussi des mauvais traitements visant les agents issus des minorités.
La responsable de ce rapport, Louise Casey, fonctionnaire du gouvernement britannique travaillant dans le domaine de la protection sociale, estime que les violences visant les femmes et les filles n’ont « pas été prises au sérieux en termes de ressources et de priorités ».
Par ailleurs, elle souligne que les femmes travaillant dans la police sont « victimes de sexisme au quotidien » et qu’une homophobie profondément ancrée » règne au sein de la Met.
La « Met Police », la plus grande force de police du pays avec plus de 43 000 officiers et membres du personnel, est engluée depuis des années dans un série de scandales et crimes sexuels, alimentant une grave crise de confiance du public.
Ce rapport a été commissionné suite au meurtre de Sarah Everard, une Londonienne de 33 ans violée et tuée par un policier, Wayne Couzens, qui l’avait arrêtée sous un faux prétexte en 2021.
La crise de confiance a encore été aggravée quand David Carrick, un policier de 48 ans qui terrorisait ses victimes en mettant en avant ses fonctions, a plaidé coupable de 24 viols et de multiples agressions sexuelles contre douze femmes entre 2003 et 2020.
Ce nouveau rapport est publié près de 25 ans après celui de Macpherson, commandé après le meurtre d’un adolescent noir, Stephen Lawrence. Le document avait déjà conclu en 1999 à un « racisme institutionnel » au sein de la police, provoquant un choc dans le pays.