540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, lors des manifestations du 1er-mai, a dit mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ajoutant que 406 policiers et gendarmes ont été blessés sur le territoire national.
Dans la capitale, 259 policiers et gendarmes ont été blessés, a précisé le ministre, interrogé sur BFMTV. « Il faut avoir les sanctions pénales les plus fermes contre ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre », a-t-il ajouté, appelant à une « loi anti-casseurs ».
En France, « 61 manifestants ont été blessés, dont 31 à Paris », a ensuite ajouté Gérald Darmanin.
Parmi les policiers et gendarmes blessés, « trois sont dans une situation extrêmement difficile, même si leur pronostic vital n’est pas engagé », a détaillé le ministre. Le policier ayant reçu un cocktail Molotov dans la manifestation parisienne « a été brûlé au visage, il est encore hospitalisé », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, la France a été rappelée à l’ordre, lundi, par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, concernant les discriminations qui sévissent dans le pays, ainsi que sur la question du maintien de l’ordre, dans le cadre de l’examen périodique universel.
Le conseil a fait savoir que les États membres ont épinglé Paris sur de nombreux sujets dont certains ont été très médiatisés ces dernières semaines.
Ainsi, la France s’est vue recommander « de redoubler d’efforts pour lutter » contre « la discrimination raciale et la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme » ainsi que contre « les discours de haine (…), le profilage racial par les forces de l’ordre » et « les violences et discriminations faites aux femmes ».
Les États ont également préconisé à la France « d’empêcher un usage excessif de la force par les forces de l’ordre lors des manifestations », « enquêter sur les violations présumées commises par les forces de l’ordre » et « former régulièrement ces forces à la gestion des manifestations ».
L’examen périodique universel a ensuite permis aux membres de recommander à la France de « ratifier la Convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et membres de leur famille, garantir les droits des migrants et demandeurs d’asile et rapatrier les enfants français situés en zone de conflit ».
Au cours des débats, Paris a été accusée par Pékin d’être le théâtre d’une « augmentation du racisme et de la xénophobie » tandis que plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Tunisie ont pointé des lacunes dans la lutte contre les violences et les discriminations raciales.
Cette séance s’est tenue à Genève dans un contexte particulier puisque la France vit à l’heure des manifestations contre la réforme des retraites et la doctrine de maintien de l’ordre a été très critiquée depuis le début du mouvement ou des centaines de personnes ont été arrêtées sans motifs.
L’identification difficile des policiers et gendarmes, certaines vidéos de violences policières à caractère raciste, ont notamment provoqué un véritable tollé dans l’opinion publique.