Deux jours après avoir été arrêtés par la police française pour tentative de chantage et d’extorsion de fonds au roi Mohammed VI, Eric Laurent et Catherine Graciet essayent de minimiser l’accusation, alors que le document signé par les deux complices et publié en exclusivité samedi par BFM TV, les enfonce davantage.
La plupart des médias français reconnaissent que les deux journalistes ont reconnu, au cours de leur garde à vue, avoir réclamé des fonds au Maroc en échange de l’annulation de la parution d’un livre s’attaquant au royaume.
Mais quelques autres médias essayent de trouver une esquive pour alléger les charges pesant contre les deux maître-chanteurs, du genre d’arguments avancés par William Bourdon, l’avocat d’Eric Laurent.
L’avocat ne craint pas le ridicule en affirmant que « Eric Laurent reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds ».
Un argument totalement démenti par le document publié en exclusivité samedi par BFM TV. La lettre contractuelle, écrite par Catherine Graciet en personne le 27 août, a en effet été signée en trois exemplaires par les deux journalistes.
Dans ce document manuscrit, Eric Laurent et Catherine Graciet s’engagent, en échange de 2 millions d’euros, dont une avance de 80.000 encaissée sur place, à «ne plus rien écrire sur le royaume du Maroc ».
Il s’y engagent aussi « à ne plus jamais s’exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personnes interposées », « à ne partager en aucune façon les documents et les informations en (leur) possession avec qui que ce soit ».
Les deux journalistes complices ont été mis en examen samedi par un juge d’instruction parisien pour chantage et extorsion de fonds, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.