Dans un communiqué publié hier jeudi, Frontex, l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières, a annoncé le déploiement prochain de 50 fonctionnaires, ainsi que des équipements tels que des voitures de patrouille, afin de renforcer les activités de contrôle des frontières de la Finlande avec la Russie, au moment où Helsinki accuse Moscou d’orchestrer une crise migratoire.
L’opération devrait débuter «dès la semaine prochaine». Jusqu’à présent, seulement 10 fonctionnaires de Frontex étaient déployés sur les 1.300 kilomètres de frontières que partage la Finlande avec la Russie.
Le directeur exécutif de l’agence Hans Leijtens a déclaré que « le soutien de Frontex à la Finlande est une démonstration de la position unitaire de l’Union européenne contre les attaques hybrides à l’encontre de l’un de ses membres ». Les autorités russes ont réagi en annonçant renforcer la sécurité dans la région frontalière de Mourmansk, où se trouve l’unique poste-frontière toujours ouvert avec la Finlande.
Les relations russo-finlandaises se sont particulièrement détériorées depuis l’invasion russe de l’Ukraine, qui a conduit à l’adhésion de la Finlande, membre de l’Union européenne depuis 1995, à l’alliance militaire occidentale de l’Otan en avril. La Finlande, qui fait face à une augmentation des entrées illégales sur son territoire via sa frontière orientale, a décidé mercredi de fermer tous ses postes-frontières sauf un, à Raja-Jooseppi, en Laponie finlandaise, en plein nord de la Finlande, avec son voisin russe.
Dans un communiqué dans lequel il pointe également « la criminalité internationale », le gouvernement finlandais a affirmé qu’il était « clair que les autorités étrangères et d’autres acteurs ont joué un rôle dans la facilitation de l’entrée des personnes en Finlande ». La Commission européenne a également dénoncé une « instrumentalisation honteuse »de la migration clandestine par Moscou.
Selon les autorités finlandaises, près de 700 demandeurs d’asile sont entrés en Finlande sans visa par la frontière avec la Russie depuis début août, un chiffre en nette augmentation.
Les migrants venant du Proche-Orient et d’Afrique notamment ceux venant d’Irak, de la Somalie et du Yémen, étaient notamment plus nombreux depuis la fin de l’été dernier. Des migrants auraient raconté avoir été acheminés gratuitement depuis leur pays, sans la moindre idée des lieux où ils se rendaient ni ce qu’ils y trouveraient.