Une rapporteure des Nations Unies a demandé mardi, au gouvernement algérien, au terme de sa mission en dans ce pas, de relâcher tous les défenseurs des droits de l’Homme détenus dans les geôles algériennes suite à des condamnations pour un présumé terrorisme.
Au cours d’un point de presse à Alger, Mary Lawlor, rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, a appelé les autorités algériennes à « libérer tous les défenseurs des droits emprisonnés pour l’exercice de leur liberté d’expression, d’opinion et d’association ».
D’après le Comité national pour la Libération des détenus (CNLD), des dizaines de personnes, liées au mouvement pro-démocratie du Hirak ou à la défense des libertés individuelles, sont encore détenues sur le sol algérien. La rapporteure spéciale de l’ONU a déclaré avoir noté pendant les entretiens qu’elle a effectués lors de sa visite « des schémas de violations utilisés pour réprimer » les défenseurs des droits, mentionnant, entre autres, « l’acharnement judiciaire … par le biais de multiples poursuites pénales ».
« La législation actuellement en vigueur est utilisée pour limiter et sanctionner le travail des défenseurs de droits de l’Homme », a regretté Mme Lawlor, évoquant le recours à un article du code pénal relatif aux questions de terrorisme afin de « réprimer » ces activistes. L’envoyée onusienne a aussi déploré le fait qu’il soit « interdit » aux militants pour les droits d’avoir accès à des ressources financières de l’étranger, sous peine de prison. Elle a par ailleurs décrié « la limitation de la liberté de mouvement » de ces activistes et le fait que plusieurs d’entre eux fassent l’objet d’interdictions de quitter le territoire national.