L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro a galvanisé ses partisans mercredi, lors d’une manifestation à Brasilia, promettant de « continuer le combat » tout en réclamant l’amnistie pour ses partisans condamnés lors des émeutes du 8 janvier 2023.
Cette marche, surveillée de près par les forces de l’ordre, s’est déroulée sans incident jusqu’aux abords du Parlement, non loin de la place des Trois-Pouvoirs, épicentre des violences postélectorales à Brasilia.
Le choix du lieu n‘est pas anodin : c’est précisément dans ce quartier des institutions que des milliers de bolsonaristes avaient saccagé les bâtiments gouvernementaux, une semaine après l’investiture du président Luiz Inácio Lula da Silva, en janvier 2023.
Âgé de 70 ans, l’ex-chef d’État (2019-2022), lui-même inéligible jusqu’en 2030 et menacé de 40 ans de prison pour tentative de coup d’État, a fait son retour sur la scène publique malgré un récent séjour hospitalier de trois semaines suite à des complications abdominales liées à son agression au couteau en 2018.
Vêtu comme ses partisans des couleurs nationales jaune et vert, devenues l’emblème de son mouvement, Bolsonaro a harangué la foule depuis un camion-aménagé en clamant à l’adresse de la foule « ne perdez pas espoir ».
Selon des estimations journalistiques, plusieurs milliers de manifestants ont répondu à son appel, certains brandissant des pancartes « Amnistie maintenant » ou des reproductions géantes de rouge à lèvres en hommage à Débora Rodrigues, condamnée ce même jour à 14 ans de prison pour avoir tagué la statue de la Justice devant la Cour suprême.
La manifestation intervient alors que le camp bolsonariste tente de faire adopter au Parlement, où il dispose d’une majorité relative, un projet de loi d’amnistie couvrant les actes commis après le second tour de la présidentielle de 2022.
Ce texte, présenté par la gauche comme une manœuvre pour protéger l’ancien président, peine cependant à aboutir. « L’amnistie relève du Parlement », a plaidé Bolsonaro, alors que près de 500 personnes ont déjà été jugées pour les événements du 8 janvier, dont 223 écopant de peines allant jusqu’à 17 ans de réclusion.
La Cour suprême ayant validé en mars le renvoi de Bolsonaro en justice pour tentative de putsch, le confrontant désormais à une bataille judiciaire dont l’issue pourrait sceller son avenir politique. Son procès, dont la date reste à déterminer, portera sur son rôle présumé dans une conspiration visant à contester les résultats de l’élection présidentielle de 2022 remportée par l’icone de la gauche, Lula da Silva.