Brésil : Les partisans de Jair Bolsonaro se mobilisent à la veille du verdict de la Cour suprême

Des dizaines de milliers de partisans de Jair Bolsonaro ont défilé dimanche 7 septembre dans les principales villes du Brésil, à la veille d’une étape décisive du procès de l’ancien président, accusé de tentative de coup d’État.

Dès lundi, la Cour suprême entamera la phase finale de ce procès historique, dont le verdict est attendu d’ici le 12 septembre. Bolsonaro, 70 ans, risque jusqu’à 43 ans de prison. L’ancien chef de l’État, battu en 2022 par Luiz Inácio Lula da Silva, est poursuivi pour avoir conspiré afin de se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale.

Au centre des accusations : son rôle présumé dans les violences de janvier 2023, lorsque des milliers de ses partisans envahirent les lieux de pouvoir à Brasilia, réclamant une intervention militaire contre Lula, fraîchement investi. Bien que se trouvant alors aux États-Unis, Bolsonaro est accusé d’avoir encouragé ces troubles.

Ses alliés ont orchestré dimanche une démonstration de force sous le slogan « Le Brésil réagit ». La principale manifestation s’est tenue sur l’avenue Paulista, à São Paulo, en présence de figures de la droite, dont le pasteur évangélique Silas Malafaia et Michelle Bolsonaro, épouse de l’ex-président.

Le gouverneur de São Paulo, Tarcísio de Freitas, considéré comme l’héritier politique de Bolsonaro pour la présidentielle de 2026, a plaidé pour une amnistie. Selon lui, « il y a largement assez de voix au Congrès » pour l’adopter, une mesure qui pourrait concerner Bolsonaro s’il venait à être condamné.

Assigné à résidence et inéligible jusqu’en 2030, l’ancien président dénonce une « persécution politique ». Lula, 79 ans, a pour sa part mis en garde contre une amnistie votée au Parlement, estimant que l’extrême droite conserve un poids considérable.

Plus de 600 personnes ont déjà été condamnées pour ces émeutes, que le parquet qualifie d’« ultime espoir » du plan putschiste imputé à Bolsonaro et ses co-accusés.