Le président palestinien Mahmoud Abbas a été contraint de s’adresser à l’Assemblée générale des Nations Unies par visioconférence. L’administration américaine a en effet refusé d’accorder les visas nécessaires à lui-même et à une délégation d’environ 80 membres qui devaient se rendre à New York. Cette décision, alignée sur la position israélienne, intervient dans un contexte diplomatique tendu, marqué par une récente vague de reconnaissances de l’État de Palestine par plusieurs pays.
Les autorités américaines justifient cette mesure par le refus de l’Autorité palestinienne de « répudier le terrorisme » et ce qu’elles qualifient de « campagnes de guérilla judiciaire » contre Israël devant les instances internationales. Cette posture ferme illustre le profond fossé diplomatique qui persiste près de deux ans après le début de la guerre à Gaza, malgré les pressions d’alliés des États-Unis comme la France et le Royaume-Uni. Ces derniers ont vainement tenté de convaincre Washington de revenir sur son interdiction visant le dirigeant de 89 ans.
L’intervention très attendue de Mahmoud Abbas, prévue ce jeudi, résonnera donc depuis Ramallah dans la salle de l’Assemblée générale. Son discours promet d’appeler à un cessez-le-feu durable et à la relance du processus de paix, tout en dénonçant les obstacles placés sur la voie de la reconnaissance internationale. Cet empêchement physique symbolise les difficultés rencontrées par la diplomatie palestinienne à se faire entendre directement sur la scène mondiale.
Parmi les autres temps forts de cette journée figuraient les prises de parole du général Abdel Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain soudanais, et de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Leurs interventions respectives sur les crises régionales et les défis migratoires étaient scrutées avec attention.
Ce blocage américain, perçu par certains observateurs comme une tentative d’isoler diplomatiquement les Palestiniens, pourrait paradoxalement renforcer la sympathie internationale à leur égard. La question palestinienne reste plus que jamais un sujet de division profonde au sein de la communauté internationale, alors que les efforts pour une solution à deux États semblent dans l’impasse.