La centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, traverse une période critique après avoir été privée d’alimentation électrique externe depuis une semaine, a alerté mardi le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
Si la situation ne présente pas de « danger immédiat » grâce au fonctionnement des générateurs diesel de secours, elle n’en reste pas moins précaire et instable.
Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, Grossi a qualifié de «plus longue de toute la guerre», cette coupure d’électricité, la dixième depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022.
Il a tempéré les inquiétudes en soulignant le rôle crucial des groupes électrogènes, tout en reconnaissant le caractère intenable de la situation à moyen terme. « Il est clair que cette situation n’est pas viable en termes de sûreté nucléaire », a-t-il insisté.
Cette mise au point fait suite à l’intervention du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a qualifié plus tôt dans la journée de mardi, la situation à Zaporijjia, de «critique».
Selon les informations transmises par la direction de la centrale à l’AIEA, le site disposerait encore de réserves de carburant suffisantes devant couvrir plus de dix jours d’autonomie.
Moscou et Kiev se rejettent mutuellement la responsabilité de cette nouvelle défaillance électrique, chacun accusant l’autre de compromettre la sécurité du site et de jouer avec le risque d’un accident nucléaire.
La centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les forces armées russes depuis le début du conflit, a vu ses six réacteurs mis à l’arrêt. Avant la guerre, l’installation produisait environ 20 % de l’électricité du pays.
Alors que le fonctionnement de cette centrale dépend désormais de générateurs diesel pour une courte période, la communauté internationale observe avec une inquiétude croissante l’évolution d’une crise qui place la sûreté nucléaire au cœur des enjeux de la guerre russo-ukrainienne.