L’Afrique, en première ligne de la crise climatique, exige des actes concrets à la COP30

À l’approche de la conférence internationale des Nations unies (COP30) prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, dans le nord du Brésil, le centre de réflexion kenyan « Power Shift Africa » (PSA) souligné dans un rapport « Priorités africaines pour la COP30 » publié cette semaine, que pour l’Afrique « l’ambition climatique du continent ne fait plus débat, c’est sa mise en œuvre qui reste entravée». 

Dix ans après l’Accord de Paris sur le climat, l’Afrique continue de payer le prix fort du dérèglement climatique : sécheresses récurrentes, inondations meurtrières, érosion côtière. Pourtant, le continent ne produit que moins de 4 % des émissions mondiales de Dioxyde de carbone . 

Cette COP, présentée comme celle de la « mise en œuvre », est donc perçue comme un rendez-vous décisif particulièrement pour les pays africains qui comptent réclamer des actions concrètes, un financement massif et prévisible, ainsi qu’une reconnaissance officielle de leurs vulnérabilités.

Si le continent a enregistré des avancées, notamment l’engagement à doubler les financements pour l’adaptation à Glasgow et la création du Fonds pour les pertes et dommages lors de la COP27, les montants restent insuffisants. Les besoins d’adaptation atteignent 70 milliards de dollars par an, mais seuls 14,8 milliards ont été versés en 2023. Selon PSA, les pertes et dommages pourraient coûter jusqu’à 440 milliards de dollars d’ici 2030. 

Les délégations africaines demanderont à Belém, un triplement des financements pour l’adaptation, un mécanisme transparent d’évaluation des besoins au-delà de 2030 et un plancher minimal de dons, afin d’éviter d’amplifier davantage l’endettement.

La transition juste figure aussi parmi les priorités africaines et ne se résume pas à la seule fermeture d’infrastructures polluantes, préviennent les experts, mais elle doit garantir l’accès à l’énergie, soutenir l’industrialisation, créer des emplois et renforcer la résilience. 

Le continent plaide pour des technologies climatiques abordables et adaptées aux réalités locales, avec la levée des barrières liées aux brevets et le soutien à la production régionale.

Enfin, PSA appelle à une reconnaissance formelle des « besoins et circonstances particuliers » de l’Afrique, rappelant que la Cour internationale de justice a confirmé l’obligation juridique des pays développés à financer l’adaptation dans les pays vulnérables. À Belém, l’Afrique demandera  que ces engagements deviennent des actes.