Gaza : L’ONU alerte sur des « entraves graves » à l’accès humanitaire imposées par Israël

L’Organisation des Nations unies a alerté lundi sur la persistance de refus d’accès imposés par Israël au personnel humanitaire opérant dans la bande de Gaza, qualifiant la situation de « problème grave ». Selon les données communiquées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de sept membres du personnel humanitaire se voient quotidiennement empêcher de participer aux missions de secours depuis sept semaines.

Lors d’un point de presse, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a rappelé que « les conditions restent catastrophiques à Gaza » et que les besoins humanitaires « dépassent largement » les capacités de réponse actuelles, en raison de « multiples entraves persistantes ». Celles-ci incluent des restrictions de sécurité, des difficultés de dédouanement, des retards dans les autorisations, des refus de cargaisons ou de passages aux points de contrôle, ainsi que la limitation des itinéraires permettant l’acheminement de l’aide à l’intérieur du territoire.

Ces obstacles affectent particulièrement l’arrivée de biens essentiels tels que les abris, l’eau potable, les équipements d’assainissement et d’hygiène, ainsi que le matériel destiné aux établissements scolaires.

Entre le 13 octobre et le 4 décembre, l’OCHA a recensé 295 contractuels, 28 employés de l’ONU et 21 personnels de santé auxquels l’entrée à Gaza a été refusée dans le cadre de missions humanitaires. « Cela représente une moyenne de près de sept personnes par jour », a souligné Dujarric. Selon lui, ces refus perturbent fortement la planification humanitaire, obligent les équipes à improviser des réajustements et réduisent la capacité de déploiement, allant parfois jusqu’à l’annulation de missions prévues.

Face à ces obstacles répétés, l’ONU a réitéré son appel à un accès humanitaire « complet et sans entrave » afin de permettre une intensification de l’aide et d’atteindre l’ensemble des civils dans le besoin.

Un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 10 octobre dans le cadre du plan proposé par le président américain Donald Trump, a apporté un répit partiel après deux années d’offensive israélienne ayant causé plus de 70 000 morts — en majorité des femmes et des enfants — et provoqué des destructions massives dans l’enclave palestinienne.