L’homme d’affaires conservateur Nasry Asfura a été officiellement déclaré vainqueur de l’élection présidentielle hondurienne, trois semaines après un scrutin extrêmement serré et entaché d’accusations de fraude. Âgé de 67 ans et fils d’immigrés palestiniens, l’ancien maire de Tegucigalpa doit prendre ses fonctions le 27 janvier, succédant à la présidente de gauche Xiomara Castro. Sa victoire confirme la poussée des gouvernements de droite en Amérique latine, même si les deux principales économies régionales, le Brésil et le Mexique, restent dirigées par la gauche.
Le Conseil national électoral a attribué à Nasry Asfura 40,1 % des suffrages, contre 39,53 % à son principal rival, le présentateur de télévision Salvador Nasralla, également classé à droite. La candidate de la gauche au pouvoir, Rixi Moncada, arrive en troisième position avec 19,19 %. Nasralla avait exigé un recomptage après des interruptions répétées du dépouillement, officiellement dues à des problèmes techniques du système de transmission des résultats.
Le résultat final a toutefois été validé, les missions d’observation de l’Organisation des États américains et de l’Union européenne affirmant n’avoir relevé aucune irrégularité majeure. Sur X, le nouveau président a promis de « ne pas décevoir » ses concitoyens.
Le scrutin a également été marqué par l’ombre de Donald Trump, qui avait publiquement soutenu Nasry Asfura et menacé de réduire l’aide américaine au Honduras si son candidat n’était pas élu. Washington a rapidement salué une victoire « claire », soulignant la volonté de renforcer la coopération sécuritaire et la lutte contre l’immigration illégale.
Nasry Asfura, soutenu par l’armée, promet désormais d’attirer les investissements étrangers et d’approfondir les liens avec Taïwan. Mais il devra composer avec un pays profondément polarisé, gangrené par les narcotrafiquants et les gangs, et marqué par les critiques visant l’état d’exception instauré contre la criminalité, accusé de violations des droits humains. Les défis économiques et sécuritaires s’annoncent immenses pour cette nation de 11 millions d’habitants.

