Le chef de gouvernement revient bientôt devant la Chambre des représentants pour son audition mensuelle. Avant même d’avoir savouré l’adoption de la première partie du Budget 2013, Abdelilah Benkirane devra s’expliquer, en principe mercredi prochain, sur sa politique en matière d’emploi et en direction de la classe moyenne.
Les deux thèmes sont d’une actualité brûlante et ont fait l’objet d’âpres débats dans l’Hémicycle. Le premier continuera de se poser avec acuité devant le faible taux d’emploi de la masse des jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Le sujet devrait être exploité à fond par l’opposition, d’autant plus que devant le siège du Parlement, les diplômés au chômage ne ratent aucune occasion pour manifester. Le second sujet, qui concerne la classe moyenne, reste pour le moins controversé. Certes, pour la taxation des hauts salaires, les employés gagnant 25000 DH mensuels ont poussé un ouf de soulagement de l’avoir échappé belle. Mais il n’en va pas de même pour la catégorie de revenus de 30000 DH et plus qui ont été sommés d’aller à la rescousse du Fonds de cohésion sociale. En temps de crise, cette mesure de solidarité est tout à fait normale. Cette catégorie sociale dont on ne peut pas dire qu’elle roule sur l’or, ne devrait pas non plus se plaindre de son sort dans un pays où le revenu moyen est de loin en deça de ce niveau. Mais pour ces contribuables, la pilule est difficile à faire passer quand ils savent que d’autres revenus équivalents, voire supérieurs dans les professions libérales et l’informel, y échappent allègrement.
Un sujet controversé dont l’opposition ne manquera certainement pas de se servir pour retourner contre Benkirane ses promesses électorales en faveur de la classe moyenne.