Après le démarrage samedi de la campagne pour les législatives du 7 octobre, le week-end a été marqué par des meetings des principaux partis en lice pour ce scrutin qui s’annonce très serré en raison notamment de la rivalité entre le PJD et le PAM, lesquels défendent deux projets de société différents, voire diamétralement opposés.
Face au projet islamo-conservateur porté par le PJD qui est à la tête de la majorité sortante, le PAM défend une vision moderniste et plus libérale. Cet antagonisme s’est compliqué jusqu’à évoluer en une animosité entre les deux partis et leurs dirigeants, ce qui a déteint sur le débat politique national au cours des derniers mois.
Au lieu d’un débat sur les programmes et les éventuels projets des partis dans les domaines économique et social, les citoyens n’ont eu droit qu’à des joutes verbales et des échanges d’accusations personnelles. Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement et dirigeant du parti islamiste, est constamment accusé de populisme par le PAM d’Ilyas El Omari. Il reproche notamment au chef de l’exécutif d’avoir consacré plus de temps aux disputes orales avec l’opposition qu’aux véritables problèmes du pays.
La lutte s’annonce donc acharnée entre ces deux forces politiques qui, avec le parti nationaliste de l’Istiqlal, sont les seuls formations sur plus d’une trentaine en lice, à présenter des candidats dans l’ensemble des 92 circonscriptions électorales du pays.
Sur cette trentaine, moins d’une dizaine de formations peuvent se prévaloir d’une audience réellement nationale. De son côté, la FGD, la Fédération de la Gauche Démocratique (regroupant trois petites formations de gauche), tente de faire renaître la gauche des cendres de l’ancien grand parti de l’USFP.
La campagne se poursuivra jusqu’au jeudi 6 octobre à minuit, la veille du jour du vote. Près de 16 millions d’électeurs sont appelés à choisir parmi 6992 candidats. Le scrutin permettra l’élection de 395 députés à la Chambre des représentants, la première Chambre du Parlement.