Après les résultats et en attendant que le roi nomme un chef de gouvernement dans les rangs du parti arrivé premier aux législatives du vendredi, le PJD est d’ores et déjà confronté au tracas de la recherche d’alliances pour la formation d’une majorité gouvernementale.
Une étape qui ne sera pas de tout repos pour le parti islamiste puisque, avec son rival politique du PAM, les deux formations remportent plus de la moitié des sièges de la Chambre des représentants, avec respectivement 125 et 102 sièges sur un total de 395.
Le nombre restant est en effet éclaté sur plusieurs partis qui joueront le rôle d’arbitre, mais qui ne partagent pas forcément le même référentiel idéologique ni les mêmes objectifs économiques que le PJD. D’où la perspective de longues et pénibles négociations pour parvenir à la formation d’un exécutif plus ou moins homogène.
Une reconduction de la majorité sortante avec une coalition quadripartite PJD-RNI-MP-PPS, paraît difficile au regard de la tension qui a marqué les relations entre le parti islamiste et le Rassemblement national des indépendants au cours des derniers mois.
Mais au cas où le PJD chercherait une nouvelle alliance avec l’Istiqlal, arrivé deuxième avec 46 sièges, il risque d’être confronté aux exigences du parti nationaliste qui pourrait placer très haut la barre en termes de revendications de portefeuilles gouvernementaux.
A cela, il faut ajouter que le parti islamiste devrait désormais faire face à une opposition farouche de la part du parti du tracteur qui a doublé sa performance de 2011, ce qui contribue à la reconfiguration du paysage politique avec une bipolarisation accrue entre islamo-conservateurs du PJD d’une part, et les modernistes du PAM de l’autre.