Quand Abbas El Fassi décide de faire la promotion de son bilan, il voit les choses en grand. Site internet dédié, messages SMS envoyés à des millions de citoyens, et matraquage publicitaire afin de tenter d’ancrer dans les esprits des marocains que le gouvernement mené par l’Istiqlal depuis quatre ans a permis d’engranger les « acquis », ou les « Makassib », comme formulé si élégamment. Sauf qu’il y a là un sérieux problème de déontologie à adresser dans la mesure où à quelques semaines des élections législatives, « Makassib » s ‘assimile à une campagne électorale cachée en faveur de la majorité actuelle, et que cette dernière est de surcroit payée par…le contribuable. Cette situation tout bonnement scandaleuse ne serait pas acceptable dans toute démocratie qui se respecte, mais il faut bien admettre qu’il ne s’agit là que d’un énième conflit d’intérêt généré par le gouvernement marocain. Alors que les spéculations vont bon train sur le budget alloué à Makassib-certains, dont le PJD, évoquent le chiffre de 12 millions de DH soit, 1 million d’euros- l’on est également en droit de connaître l’identité du prestataire qui bénéficie de ce marché juteux ponctionné au sein du budget de l’Etat, tout comme l’on est en droit de connaître la procédure par laquelle le marché a été alloué (un appel d’offre a-t-il été lancé ?). Déjà, des associations de citoyens envisageraient de porter plainte pour « détournements de fonds publics », réclamant que l’Istiqlal règle la facture de sa promotion, et ne profite pas de sa position au sein de l’exécutif pour faire une campagne électorale fantôme. Si cette démarche allait à son terme, l’on imagine que Abbas El Fassi, et son ministre de gendre, Nizar Baraka qui pilote l’opération séduction, se retrouveraient tous deux dans une situation pour le moins délicate à devoir justifier leur légèreté avec les deniers de l’Etat. Autre élément qui pose problème dans cette campagne « Makassib », le fait que cette dernière ne traite que de manière très superficielle l’aspect « moralisation de la vie publique », qui a été l’échec le plus cuisant du gouvernement actuel. Enfin, l’on note avec surprise que l’équipe chargée de piloter la campagne de promotion Makassib est multi-partis, et compterait en son sein le socialiste Ahmed Chami, l’ex communiste Khalid Naciri, ou encore Anis Birou du RNI . Ceci veut-il dire que toutes ces colorations politiques sont solidaires du bilan de Abbas El Fassi ? Si tel est le cas, il faut interdire à ces partis de faire campagne contre l’Istiqlal, puisqu’ils participent si activement à la promotion de son bilan….Seule consolation pour les citoyens, les internautes n’ont semble-t-il pas été dupes de la manœuvre qui frise la manipulation, et on raillé Makassib dès le lancement du site Internet, ridiculisant la démarché adopté.
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