C’est ce lundi que s’ouvre devant la Cour d’appel de Salé, le procès en appel des 25 accusés des crimes de Gdeim Izik, au cours desquels 11 éléments de la force publique désarmés avaient été tués et leurs corps sauvagement mutilés.
Le procès en appel qui permet cette fois aux familles des victimes de se constituer en partie civile, intervient cinq mois après la décision de la Cour de cassation, en juillet 2016, d’invalider le jugement du Tribunal militaire. En 2013 en effet, le Tribunal permanent des FAR avait condamné les 25 responsables de l’assassinat des 11 éléments de la force publique. Toutefois, ce jugement a été invalidé par la Cour de cassation, en conformité avec la nouvelle loi mettant fin aux poursuites des civils devant une juridiction militaire.
La question des preuves matérielles ne se pose pas, puisque les faits ont été filmés. Plusieurs caméras ont consignés les images montrant les accusés égorger des membres des forces de l’ordre désarmés et mutiler atrocement leurs corps. Des charges qui poussent la défense des familles des victimes à accuser le «collectif d’avocats internationaux» de présenter des contre-vérités.
Le 8 novembre 2010 en effet, les autorités étaient intervenues pour démanteler un camp installé au lieu dit Gdeim Izik, par des familles de Laâyoune, en soutien à des revendications d’ordre social. Des groupes armés de sabres et de haches ont profité de la faille que les forces de l’ordre n’étaient pas armées, pour s’en prendre aux éléments isolés. Le bilan a été aussi lourd qu’atroce: 11 éléments égorgés, le crâne fracassé, les corps mutilés…
Devant le tribunal militaire, l’association des familles et amis des victimes n’était pas autorisée à se constituer partie civile. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’association appelle à ce que justice soit rendue, estimant que « le plus sacré des droits de l’homme demeure le droit à la vie, un droit spolié à nos onze enfants assassinés de sang-froid dans l’exercice de leur devoir professionnel ».
L’un des membres de la défense des familles a résumé la situation ainsi: Des des personnes « ayant pour devoir de maintenir l’ordre » ont été assassinées de sang-froid. « Comment peut-on assassiner un pompier alors qu’il ne portait aucune arme, si ce n’est de l’eau? ».