Selon une information véhiculée par l’hebdomadaire francophone « Actuel » (proche de Hassan Bouhemmou, patron de la SNI, et des milieux économiques), l’actuel ambassadeur du royaume en Italie et ancien ministre de Hassan II, Hassan Abouyoub, pourrait se présenter aux élections législatives du 25 Novembre prochain sous la bannière du mouvement populaire, avec pour objectif de devenir la tête de l’exécutif. Toujours selon l’hebdomadaire, Abouyoub aurait demandé à être déchargé de ses fonctions diplomatiques afin de pouvoir se consacrer pleinement à la campagne. Bien que rien ne vienne aujourd’hui accréditer la thèse d’une entrée en campagne de cet éminent économiste, de nombreux « insiders » à Rabat estiment néanmoins curieux le timing de la fuite dans l’hebdomadaire, et pensent qu’il pourrait s’agir là d’un ballon d’essai afin de tester la « popularité » du candidat potentiel Abouyoub. Le coup semble avoir porté ses fruits puisque le tout-Rabat et Casablanca médiatique ne parlait que de l’éventuel retour d’Abouyoub au sein de l’arène politique. Il faut dire que ce dernier est considéré comme l’une des machines intellectuelles les plus redoutables du Royaume, mais est également considéré comme un solitaire « difficile à faire jouer en équipe ». Néanmoins, l’homme dispose d’une carrure indiscutable et pourrait mettre tout le monde d’accord en se présentant comme un candidat de consensus pour le poste de chef de gouvernement ou à la tête d’un grand ministère régalien. Reste pour le mouvement populaire à pouvoir se hisser en tête des futures élections, malgré une base électorale assez régionale et plutôt marquée du sceau de la berbérité. Surtout, il n’est pas sûr que l’actuel chef du MP, Mohand Laenser, accepte de laisser le leadership de son mouvement à Abouyoub, qui s’est consacré quasi pleinement à la diplomatie depuis 1999, année où il est nommé ambassadeur à Paris. Auparavant, Hassan Abouyoub a été ministre du commerce extérieur, du tourisme, de l’agriculture et a déjà été élu député du MP. Si son réseau très étendu, son entregent et sa compétence en économie lui permettraient d’être à la fois crédible sur le pilotage des grands dossiers ainsi que sur la mise en musique d’un exécutif hétéroclite, il n’en reste pas moins qu’Abouyoub devra surmonter son aversion naturelle pour les campagnes électorales et « mouiller la chemise » afin de prouver qu’il peut également être un bon politique, surtout dans un contexte post-printemps arabe où il est difficile de naviguer. Pas sûr qu’il réussisse cet exercice car son éloignement de la scène nationale, malgré de solides attaches et un réseau profond, pèsera dans son évaluation de la situation et dans sa décision d’ « y aller »…ou pas.
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