L’ambassadeur du Maroc à Paris et ancien ministre de l’intérieur, El Mostapha Sahel, a été nommé conseiller du roi Mohammed VI cette après midi, venant ainsi renforcer le cabinet royal avec sa longue expertise des dossiers stratégiques du royaume Chérifien.
Sahel, un natif d’El Jadida au milieu des années 40, a fait sa première entrée au gouvernement marocain en 1995 pour gérer la pêche, avant d’ajouter à son portefeuille les relations avec le parlement dans le gouvernement conduit par feu Abdelatif Filali en 1997. En novembre 2002, Sahel est nommé ministre de l’intérieur, poste qu’il occupera pendant quatre ans avant de céder la place à Chakib Benmoussa et de se diriger vers New York, où il occupera le poste de représentant permanent auprès des nations unies. Ce fin connaisseur du dossier du Sahara rejoint ensuite l’ambassade du Maroc à Paris d’où on le disait partant depuis près d’un an, malgré qu’il aie réussi à vaincre un cancer qui l’a éprouvé physiquement. Finalement, Sahel rejoint le Cabinet royal à moins de deux mois des élections législatives, ce qui augure d’une reconfiguration des rôles au sein du team de conseillers royaux, car Sahel est également un expert de la gestion territoriale, puisqu’il a été Wali de Rabat avant de devenir Ministre de l’intérieur. En tant que conseiller du roi, Sahel devrait ainsi participer à la gestion de l’affaire du Sahara et se placer en interlocuteur de choix pour tout ce qui touche à la gestion du territoire. Respecté par les partis politiques avec lesquels il avait réussi à tisser une relation de confiance lors de son passage à l’intérieur, Sahel pourrait constituer une courroie de transmission discrète afin d’aplanir certains différents qui surviendraient lors de la période cruciale qui s’annonce. Affable et courtois, El Mostapha Sahel peut compter sur un réseau étendu de part et d’autre de l’échiquier politique, et devrait pouvoir mettre ces derniers en musique pour coller à l’agenda stratégique de Mohammed VI. Il faut dire que Sahel est l’un des derniers serviteurs de l’Etat à avoir officié sous Hassan II, ce qui lui confère une connaissance des réseaux « tangentiels » marocains et de leur mécanique complexe, faite d’alliances anciennes, de liens familiaux et de fidélités ombrageuses. D’autre part, aucune annonce n’a été faite quant à son successeur potentiel comme ambassadeur à Paris. Or, il est inenvisageable que ce poste hautement stratégique puisse rester inoccupé pendant une longue période, à l’image de ce qui s’est passé en Espagne, où l’ambassade est restée sans chef pendant près d’un an, avant que n’y soit nommé le sahraoui Ahmeddou Ould Souilem. Dans les milieux bien informés de Rabat, il se murmure que le nom du futur ambassadeur à Paris devrait être connu « très bientôt » et pourrait constituer une « surprise de taille »…