Privé de son éditorialiste et polémiste préféré Rachid Niny, pour cause d’incarcération, le quotidien arabophone « EL Massae » a constaté une chute vertigineuse de ses ventes lors des derniers mois. La rédaction, visiblement démotivée, n’arrive pas à retrouver un second souffle et à produire des textes qui mobilisent le lectorat « populaire », qui constituait le gros des acheteurs de ce journal, notamment dans les cafés. De plus, le groupe appartenant en majorité au milliardaire et réalisateur Mohammed El Asli a du mettre la clef sous la porte de plusieurs de ses autres publications, dont « Puce » (hebdomadaire en français ) , « Aoual » (hebdo en arabe) et l’exotique mais peu rentable « Kantara » (mensuel en espagnol) . Des divergences profondes au sein des rédactions du groupe ont contribué à alourdir une ambiance déjà délétère, sur fond de mystérieuses agressions contre un responsable financier ou un journaliste transfuge d’un autre support. Selon des informations fiables, la distribution quotidienne d’ « El Massae » serait tombée à près de 50 000 exemplaires, contre 130 000 au temps de la splendeur de Rachid Niny. Le principal bénéficiaire de cette chute de la « maison Niny » est sans doute Taoufik Bouachrine, dont le quotidien « Akhbar al Yaoum » a vu ses ventes augmenter de manière importante, faisant de son média une voix qui compte avant les législatives du 25 Novembre. Néanmoins, le leader de la presse arabophone est sans conteste « Assabah », appartenant au groupe Eco media, qui est stable avec près de 75000 exemplaires par jour. Il est à noter la montée en puissance du quotidien du parti de l’Istiqlal « el Alam », qui est tiré vers les 20 000 exemplaire du fait de son éditorialiste Abdallah Bakkali, ainsi que grâce à un lectorat istiqlalien fidèle qui n’hésite pas à acheter plusieurs exemplaires afin de soutenir le canard. Enfin, le quotidien du RNI « Echorouk », lancé à grands frais par le milliardaire-ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch, n’arrive décidemment pas à décoller , et ne dépasse pas les 2000 exemplaires quotidiens. Selon des sources proches du RNI, le journal pourrait –à nouveau- mettre la clef sous la porte après les élections législatives.