Alors que le gouvernement d’Abbas El Fassi a édicté une loi -stupide- interdisant les sondages d’opinion ainsi que les enquêtes sur les intentions de vote à un mois des législatives du Novembre prochain (techniquement, le gouvernement ne dit pas « un mois » mais « quinze jours avant la campagne », soit …un mois, le quotidien économique casablancais « Les Echos » , a sorti en exclusivité les résultats d’une enquête d’opinion dévoilée ce matin et réalisée avant les élections par deux organismes français, L’institut Thomas More et Tendances Institut. Les conclusions de cette étude, dévoilées ce jour (au lendemain des élections tunisiennes), montrent en particulier que les islamistes du PJD n’arrivent pas à progresser de manière significative dans l’opinion publique, et ce, malgré les multiples informations ayant circulé ces derniers temps, faisant état d ‘un raz de marée possible des islamistes lors des élections du 25 novembre. Les français, qui semblent s’intéresser particulièrement au mouvement islamiste (obsession récurrente dans l’hexagone), estiment aussi qu’une réédition du scénario de 2007, où le PJD avait été sur-évalué mais n’avait obtenu au parlement que 46 sièges sur 325, est « fortement probable ».
Pour les deux instituts qui ont analysé l’opinion marocaine et effectué une enquête qualitative sur le discours tenu notamment par la blogosphère marocaine, les attentes des électeurs se situent majoritairement au niveau de l’amélioration de la gouvernance ainsi que pour plus de justice sociale. En règle générale, les instituts ont constaté une défiance des électeurs envers le politique de manière générale, malgré un regain d’intérêt assez marqué de la jeunesse en faveur de la chose publique depuis le déclenchement du « printemps arabe ». Les résultats complets de cette étude devraient être dévoilés le 14 Novembre, soit 10 jours avant les élections, il sera donc impossible pour la presse marocaine d’évoquer cette enquête d’opinion. Heureusement qu’Internet et les médias internationaux existent…En attendant, la sortie de cette enquête d’opinion est un joli coup pour le quotidien casablancais et son directeur de la publication, Samir Chaouki, l’un des cofondateurs du journal arabophone « El Massae », et ancien camarade de jeux de l’éditorialiste Rachid Niny.