Les artistes marocains veulent booster la participation des jeunes aux élections

 Il semblerait que les élections législatives anticipées soient en passe de réussir un exploit : intéresser à nouveau les jeunes à la politique, alors même que l’on croyait qu’ils avaient définitivement déserté la chose publique. C’est la chaîne de radio privée Hit Radio, qui a eu l’ingénieuse initiative de demander à plusieurs artistes de tourner une vidéo qui invite la jeunesse à se rendre aux urnes. A travers un ton décalé et un humour décapant digne des « Monty Python », Hit Radio a monté un site internet intitulé www.generationlibre.ma, où figurent des vidéos où des artistes tels que le rappeur « Big » tournent en dérision le pessimisme des jeunes dès l’ors qu’il s’agit d’aller voter, afin de précisément leur montrer les enjeux du futur scrutin. La vidéo phare de cette initiative, intitulée « 3lash le 25 Novembre » a ainsi déjà eu plus de 10 000 visites d’internautes en moins de trois jours sur le site de partage vidéo « Youtube », et le site Génération Libre , victime de son succès, a vu son serveur exploser dès la seconde journée, obligeant « Hit Radio » à revoir leur plateforme technique afin de pouvoir accueillir les milliers de connexions. Cette initiative a également eu pour impact d’obliger le ministère de l’intérieur, en charge de sensibiliser la population à se rendre aux isoloirs le 25 Novembre prochain, à réfléchir à sa stratégie de communication, qui était jusque là cantonnée aux médias classiques et aux campagnes d’affichage. Selon plusieurs spécialistes, un véritable réservoir de participation se situerait au niveau des 18-30 ans, où le taux d’abstention est très élevé. Réussir à mobiliser cet électorat en utilisant Internet comme médium semble être une très bonne idée à laquelle les pouvoirs publics n’avaient pas pensé. Heureusement qu’il existe des radios privées pour se substituer à l’état dans sa communication virale, car il semblerait que l’administration aie encore quelques difficultés avec le monde virtuel. Hormis le désormais sempiternel SMS qui permet de vérifier si l’on est bien inscrit sur les listes électorales (qui marche une fois sur deux), il est très peu d’initiatives en faveur du rapprochement entre les jeunes et la politique qui soit promues par les pouvoirs publics, ce qui contribue à creuser le fossé avec l’ électorat jeune.

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