La transhumance politique, cette affliction typiquement marocaine qui ronge les entrailles du parlement, de la chambre des conseillers et des structures locales, serait elle en passe d’être éradiquée par la future constitution ?
En effet, selon des sources bien informées proches de la commission dirigée par Abdellatif Mennouni, la proposition de texte amendée, qui devrait être portée à l’attention du public sous peu, pourrait sanctuariser l’obligation de conserver pour l’élu son appartenance politique durant toute la durée de la mandature, ou à défaut, lui permettrait de démissionner de son groupe politique, sans toutefois intégrer une autre formation. Il ya deux ans, cette question de la transhumance des grands « ruminants » politiques marocains, avait conduit vers un affrontement majeur entre les partis politiques de la majorité et le nouveau venu Authenticité et Modernité, poussant ce dernier à sortir de la coalition gouvernementale, bien que certains « sympathisants » aient conservé leurs maroquins. En effet, le PAM s’était senti directement visé par ma résurgence du débat sur la transhumance, puisqu’en étant le grand bénéficiaire lors des trois dernières années. En revanche, la proposition de réforme de la constitution n’adresse pas expressément le cas des « fusions et acquisitions » de partis politiques, ce qui impliquerait que ce type d’opérations pourrait continuer, en conformité avec la constitution. En définitive, c’est le modèle démocratique politique marocain qui se trouverait redessiné par la mise à mort de la transhumance, car le seul mode de rapprochement entre els partis sera désormais la dissolution-fusion, ce qui devrait pousser-in fine- à l’émergence de deux ou trois blocs : conservateur/libéral, progressiste, et islamistes modérés. Pour le Maroc, ceci constituerait indéniablement uen avancée démocratique dans la mesure où cela permettrait aux citoyens de retrouver une certaine confiance en leurs élus et de responsabiliser ces derniers vis-à-vis de leur appartenance. Autant de mesures qui pourraient contribuer à éloigner « Moul Chkara » qui ne recherche que l’immunité parlementaire, et favoriser ainsi l’émergence d’une nouvelle élite politique que chacun appelle de ses vœux. Enfin, la fin de la transhumance signifierait également la rupture avec une certaine conception de la politique et l’obligation d’être fidèle aux idées que l’on défend lors des campagnes électorales, ce qui pourrait élever le débat au niveau des véritables enjeux et d es attentes des marocains.
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