Elections : les partis seront-ils à la hauteur du moment ?

Les partis politiques ont-ils saisi le message de la nouvelle Constitution et tiré les amères leçons du passé ? A voir les listes des candidats qui se disputent les faveurs des électeurs en prévision du jour J du 25novembre, on serait tenté de répondre par l’affirmative. Mais, au final, les partis de la majorité seront-ils à la hauteur du moment historique qu’affronte le Maroc?

 Côté couverture des circonscriptions électorales, les différentes formations sont là, bien qu’à des degrés divers. Dans les 92 circonscriptions locales, 1.521 listes ont été déposées, soit 16 listes par circonscription en moyenne. Mais la compétition est diverse. Certaines circonscriptions comptent 28 listes, d’autres moins disputées n’en ont enregistré que 4. Mais au-delà, l’aspect le plus éclatant qui mérite d’être relevé, c’est la claire volonté des partis de propulser sur le devant de la scène de nouvelles figures politiques. Les appels réitérés à tous les niveaux pour encourager l’émergence d’un nouveau personnel politique, moins éclaboussé par les affaires, semblent être tombés dans la bonne oreille des partis. Le taux des candidats qui se présentent pour la première fois s’élève à plus de 87%. Autrement dit, à peine 12% des anciens députés ont rempilé. Un chiffre révélateur de la nouvelle tendance qui se dessine et qui est conforté par de nouvelles données sur le rajeunissement des futurs représentants de la Nation. Plus du tiers (36,03%) des candidats sont âgés de moins de 45 ans.

C’est dire toute la différence avec le Parlement sortant où la gérontocratie était presque érigée en règle. Le niveau d’enseignement élevé des candidats est aussi un indicateur encourageant, puisque quasiment 60% ont fréquenté le supérieur. Mais surtout, il convient de relever les 25 candidats écartés pour des raisons liées à l’incapacité électorale. Ce qui renseigne sur la volonté des autorités d’entourer les législatives du 25 novembre, les premières à avoir lieu sousla Constitutionréformée, des garanties de transparence et d’impartialité nécessaires.

 Cela dit, les partis qui recueilleront la majorité et qui seront appelés à former le prochain gouvernement, seront-ils à la hauteur des défis diplomatiques auxquels le Royaume doit faire face. Que ce soit dans ses rapports privilégiés avec l’Union européenne et les Etats-Unis, ou dans ses relations avec le voisin espagnol qui fluctuent au gré des acteurs politiques ibériques au pouvoir, ou encore dans ses liens fraternels et prometteurs avec les pays du Golfe réunis dans le CCG, le Maroc est constamment appelé à évoluer avec la raison et la pondération qui lui sont reconnues. Et c’est tout le défi que doivent relever les vainqueurs du 25 novembre.