L’avocat général de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) en émettant mercredi un avis préconisant l’invalidation de l’accord de pêche Maroc-UE, s’est laissé prendre dans un parti pris politique évident même si son avis individuel, émis en phase préliminaire, n’engage pas la Cour.
Cet avis, émis en réponse à une question introduite auprès de la haute Cour de Londres, par une officine basée au Royaume Uni et connue par ses connexions avec des milieux proches du Polisario et de l’Algérie, ne devrait pas avoir d’incidence sur les relations entre le Maroc et l’UE, qui ont démontré leur force et leur résilience depuis plus de 50 ans.
L’Accord de pêche lui-même n’est d’ailleurs qu’un aspect parmi d’autres du partenariat dense, diversifié et en constant développement entre les deux parties depuis des décennies. Un accord qui, de surcroît, n’a jamais été demandé par le Maroc. C’est l’Union Européenne qui l’a toujours demandé et insisté sur son renouvellement. C’est d’ailleurs la Commission Européenne qui a demandé officiellement, lundi 8 janvier, à reconduire l’Accord de pêche Maroc-UE qui arrive à échéant en 2018.
De même, la Commission Européenne a confirmé officiellement, dans un récent rapport basé sur des études de terrain, que l’accord de pêche est la source de bénéfices socio-économiques importants pour les populations du Sahara, dont il contribue à l’amélioration substantielle du niveau de vie.
D’un autre côté, les conclusions de l’avocat général de la CJUE trahissent des incohérences manifestes des voix au sein de l’UE, fragilisant ainsi la cohésion des positions de l’ensemble européen et compromettant les fondements même du partenariat que l’UE et le Maroc ont érigé au rang de statut avancé dans le bassin méditerranéen.
En fin de compte, l’avocat général ne fait qu’exprimer son propre avis individuel et ne représente pas la position des juges, ni le verdict final de la de la CJUE, qui ne sera rendu qu’en fin de procédure.
Si les conclusions de l’avocat général font craindre un parti pris politiquement motivé, elles rappellent toutefois l’avis de septembre 2016, émis par le même avocat, et tout aussi politiquement marqué, mais qui a été désavoué par les juges de la Cour. Dans leur verdict final, les juges de la CJUE avaient conclu à la légalité des accords entre le Maroc et l’UE et à l’irrecevabilité des recours du Polisario.