Le 25novembre sonnera-t-il la fin du 20février ? C’est en tout cas l’espoir nourri aussi bien par les pouvoirs publics que par la classe politique dans son ensemble. L’objectif est de mettre en œuvre promptement mais efficacement les réformes contenues dans la nouvelle Constitution. La tendance générale est visiblement pour la persuasion. On privilégie de montrer que les manifestations de rue conduites par le Mouvement du 20février ne sont qu’un orage d’été qui a passagèrement grondé dans le sillage du printemps arabe. Pour la majeure partie de la classe politique autant que pour l’opinion publique, il est grand temps de montrer l’inutilité de protestations minoritaires qui peinent à mobiliser, mais qui agacent et provoquent la lassitude du plus grand nombre. Aussi, partis politiques et autorités fondent-ils de grands espoirs dans les législatives anticipées du 25 novembre. D’abord pour ancrer définitivement le pays dans la sphère démocratique et, ensuite, pour mettre fin à des protestations dont l’inutile répétition en signe le caractère superflu, voire dérisoire. Dans ce sens, les prochaines élections revêtent un caractère fondateur. Les pouvoirs publics ont pesé de tous leur poids pour rassurer les électeurs sceptiques sur la volonté d’entourer ces échéances des garanties nécessaires de transparence et de moralité. De nouvelles lois électorales ont été adoptées pour dissuader les traditionnels barons des élections de reproduire leur manège de corruption et d’achat des voix. De leur côté, les différents partis du spectre politique, excepté quelques minuscules formations sans poids politique ni prolongement populaire, ont massivement adhéré aux réformes apportées par la Constitution du 1er juillet. Pour eux, la désignation dans les rangs du parti arrivé en tête des élections, d’un chef de gouvernement aux pouvoirs élargis, ainsi que l’élargissement des compétences du Parlement et la séparation des pouvoirs consignés dans le nouveau texte fondamental, sont autant de gages de l’acheminement serein du pays vers l’objectif démocratique.
La seule inconnue reste le taux de participation, particulièrement parmi des jeunes lassés par les longues pratiques d’une classe politique corrompue et inefficace.