La coalition pour la démocratie plus connue plutôt par le G8, réunit au lendemain du scrutin de novembre dernier, tous les ingrédients pour voler en éclat. Outre l’Union Constitutionnelle (UC) et le Mouvement Populaire (MP) qui n’attendent qu’un petit signal du PJD pour intégrer le prochain cabinet de Benkirane, le RNI de Salaheddine Mezouar, connaît de sérieuses dissensions internes qui risquent tout simplement de provoquer son implosion. L’annonce lundi dernier par son comité exécutif, du positionnement du parti de la colombe dans le camp de l’opposition aux côtés de son allié électoral le Parti Authenticité et Modernité (PAM), a enragé plusieurs membres dirigeants du Conseil national du RNI. Au terme d’une réunion tenue mercredi au domicile d’un membre du CN à Rabat, a été sanctionnée par un communiqué dans lequel les signataires stigmatisent la décision hâtive de Mezouar et du comité exécutif de placer le parti dans l’opposition. Cette décision a été qualifiée de « dictatoriale » et d’«opportuniste» par Saleh Allaoui, membre du Conseil National et coordinateur régional du RNI à Khouribga. Rachid Sassi, également membre dirigeant du CN a critiqué Mezouar pour le non respect du règlement interne du parti et notamment son article 25 qui stipule que seul le Conseil National est habilité en pareilles situations, à définir les positions du parti, appelant avec les autres signataires à une réunion d’urgence du CN pour trancher sur cette question. En basculant dans l’opposition, le RNI qui a pourtant réussi à améliorer son classement sur l’échiquier politique national en occupant le 3ème rang avec 52 sièges, devancé par le Parti islamiste Justice et Développement (PJD), grand vainqueur des législatives anticipées du 25 novembre, avec 107 sièges et le Parti de Istiqlal classé deuxième (60 sièges), n’a pas su rentabiliser son score dans le jeu des alliances préélectorales.
Dans une tentative d’étouffer la rage des contestataires au sein du Conseil National, Rachidi Talbi Alami, membre du Comité exécutif a tenu à les rassurer que cette question n’a pas été tranchée définitivement. Une réunion du Conseil National, a-t-il assurée, est encore à l’ordre du jour et est programmée avant la formation du nouveau gouvernement que doit diriger Abdelilah Benkirane. Reste à savoir si Salaheddine Mezouar a encore assez de poids et de charisme pour éviter la désintégration de sa formation même dans le camp de l’opposition?