Gouvernement : rebuffade de dernière minute de l’Istiqlal

C’est bientôt la fin du suspens pour le gouvernement Benkirane. La liste des ministres serait prête et il ne resterait plus que l’accord du Palais. L’annonce d’un cabinet pour les tout prochains jours, faite par le nouveau chef du gouvernement en fin de semaine, a tempéré le climat d’expectative générale. Pourtant, cela n’a pas empêché l’émergence de difficultés de dernière minute au sein de la majorité, en particulier du côté de l’Istiqlal.

Ainsi, après plus de quatre semaines de tractations entre les partis de la coalition, on parle d’une rebuffade du hizb l’Istiqlal. Le vieux parti, qui conduisait la coalition sortante, ne serait pas satisfait des portefeuilles qu’on lui propose, et exigerait des départements conséquents. En particulier celui de l’Equipement et des transports qu’il occupait dans le cabinet sortant. Il est vrai que sous la houlette du dynamique Istiqlalien Karim Ghellab, ce département a piloté la réalisation de plusieurs autoroutes et de grands chantiers structurants. Il n’est pas exclu que le PJD de l’actuel chef de gouvernement exige, lui aussi, ce ministère pour en tirer les mêmes bénéfices et les même éloges. Surtout que l’agenda des grands chantiers reste ouvert, et devrait même s’inscrire dans un trend haussier dans les années à venir. L’appétence du PJD ne s’arrête pas là. Les importants départements des finances et de la justice reviendraient également aux islamistes du PJD, arrivés en tête des législatives du 25 novembre. Le parti d’Abdelilah Benkirane aurait accaparé la part du lion en termes de portefeuilles. Pas moins de douze postes en tout, alors que l’Istiqlal, qui s’est classé deuxième aux élections, hériterait de la moitié seulement. Les deux autres formations de la coalition, le MP et le PPS devraient se partager une huitaine de portefeuilles dans un cabinet qui comprendra manifestement 28 ou 30 postes. Quant aux portefeuilles sensibles des Habous, de la défense et le secrétariat général du Gouvernement, ils demeureraient loin d’atteinte des partis.

En tout cas, les protestations tardives de l’Istiqlal ressembleraient à un combat d’arrière-garde au moment où le chef du gouvernement s’apprête à être reçu par le roi, avant d’aller présenter la déclaration gouvernementale devant le Parlement, probablement dès les premiers jours de janvier 2012.

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