Ecole: Aucun motif pédagogique n’empêche l’usage du dialecte dans des textes fonctionnels (ministère)

Il n’y a aucun motif pédagogique qui empêcherait l’usage de noms du  dialecte marocain dans des textes de lecture fonctionnels, a affirmé jeudi, le ministère de l’Éducation nationale après la polémique suscitée sur l’utilisation de termes de la darija à l’école.

La commission d’évaluation, composée de spécialistes en didactique des manuels scolaires, n’a constaté aucun motif pédagogique qui empêcherait l’usage de noms issus du dialecte marocain dans des textes de lecture fonctionnels, assure le le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Dans une mise au point au sujet de certains nouveaux manuels scolaires du cycle primaire, le ministère souligne que la Vision stratégique de la réforme du système de l’éducation et de la formation prévoit que l’école doit être un vecteur et un outil de transfert de la culture, tout en insistant sur le rôle fonctionnel des langues adoptées, notamment en matières de consécration de l’identité et d’ouverture sur le monde.

Le ministère a également noté dans un communiqué que l’adoption de la culture marocaine dans des textes en langue arabe dédiés à des élèves du primaire repose sur plusieurs principes pédagogiques, visant notamment à enrichir le capital linguistique des élèves dans différents domaines (familial, environnemental, national). Ceci, via des textes narratifs et fonctionnels touchant différents champ linguistiques, tout en les consolidant par des exemples réels tirés du milieu dans lequel ils vivent.

Une telle démarche, précise le ministère, prend en considération l’importance de la dimension culturelle dans l’apprentissage de la langue arabe et exige, de ce fait, des manuels scolaires dont le contenu est étroitement lié à l’environnement de l’élève.

L’usage d’un vocabulaire tiré de la culture marocaine s’explique, aussi, par le référentiel pédagogique lié à la nature du texte en question, qui décrit un baptême, à l’occasion duquel les membres de la famille sont vêtus d’habits traditionnels et dégustent des gâteaux marocains, d’où la nécessité de recourir à des termes utilisés dans toutes les langues sans traduction, explique le communiqué, ajoutant qu’il s’agit « seulement de 8 termes dans un manuel scolaire de 150 pages comprenant plus de 8.000 mots ».

Selon le communiqué, le rôle du ministère est axé, depuis 2002, sur la mise en place du curricula (programmation des activités d’enseignement, orientations pédagogiques, référentiel d’évaluation) et le lancement d’appels d’offres pour l’élaboration des manuels scolaires, conformément à des cahiers de charge qui déterminent les caractéristiques scientifiques, pédagogiques, techniques et artistiques du produit.

Le ministère assure qu’il n’hésitera pas à engager des poursuites judiciaires à l’encontre de toute personne publiant des images ou des textes faux ou tirés de livres étrangers, avec l’intention de les présenter comme faisant partie des manuels scolaires nationaux. Cette mesure concerne aussi toute personne mettant en ligne un contenu ancien qui n’est plus adopté dans les nouvelles éditions et ce, conformément à la loi relative à la presse et à l’édition.