Mustapha Ramid face au grand défi de l’équation corruption/impunité

La corruption et l’impunité étaient parmi les slogans les plus récurrents du mouvement des jeunes protestataires du 20 février. A présent que le nouveau gouvernement d’Abdelilah Benkirane a pris officiellement mardi, les commandes en main, les revendications sociales, certes nombreuses, refont surface. Elles s’imposent même tels des défis majeurs à relever par la nouvelle équipe dirigeante qui a l’avantage des attributions élargies que lui confère la Constitution fraîchement adoptée. Hormis les questions de l’emploi, de l’habitat, de la sante et de l’éducation et du partage des richesses, l’équipe de Benkirane est appelée à réussir là où ont échoué les 29 gouvernements qui se sont succédés au pourvoir depuis l’indépendance, à savoir l’éradication de la corruption à travers la justice et la lutte contre l’impunité. C’est le grand défi auquel se trouve confronté le nouveau ministre de la justice et des libertés, Mustapha Ramid. Connu pour être l’un des faucons du parti de la Lampe, dont il est membre du Secrétariat général, Ramid a-t-il pour autant, assez de courage pour résoudre durant son mandat, cette difficile et énigmatique équation qu’est la corruption/impunité. Pourtant pour nombre de fin connaisseurs de la chose publique, cette mission semble être bien à la portée du nouveau titulaire du département de la justice et des autres membres du cabinet Benkirane, tant il s’agit d’une tâche qui ne nécessite pas de budget, mais surtout du courage et de la volonté politique.

Comme il l’a lui-même avoué lors de la passation des pouvoirs, son prédécesseur, Mohamed Taieb Naciri lui a déjà balisé le terrain en avançant à grands pas sur la voie des réformes de la justice. « Ma mission ne sera pas du tout aisée », reconnait l’avocat Ramid, tout en s’engageant à poursuivre le travail déjà accompli en vue de la moralisation de la justice et de son indépendance.

Pour l’ex-chef de file des députés du Parti de la Justice et de la Vérité à la Chambre des Représentants, il est impératif de concrétiser les aspirations de la société civile à plus de libertés, de droits humains et de dignité. Les 100 premiers jours du nouveau gouvernement nous diront certainement si les hommes de Benkirane honorent ou non leurs engagements électoralistes.