La Déclaration gouvernementale attend les retouches de dernière minute

Quelques légères retouches de dernière minute seront apportées au texte final de la déclaration gouvernementale avant que Benkirane ne la présente devant le parlement pour l’entériner. Son contenu figurait à l’ordre du jour des discussions du premier Conseil de gouvernement qui vient de se tenir ce jeudi à Rabat, sous la présidence de l’islamiste Abdelilah Benkirane. Selon les premières indiscrétions, une synthèse des programmes électoraux de quatre partis de la coalition, la Charte de la majorité et les grandes lignes des dispositions de la nouvelle constitution constitueront l’ossature de la déclaration gouvernementale. Le comité chargé de l’élaboration de son s’est focalisé sur les mesures qui urgent pour la concrétisation des promesses électorales des quatre formations (PJD, parti de l’Istiqlal, MP et PPS). Pour Nizar Baraka, fraîchement nommé ministre de l’Economie et des finances, la Déclaration gouvernementale accordera la priorité à la question de la gouvernance, qui signifie la lutte contre la corruption, le développement de la transparence et l’encouragement d’une administration au service du citoyen. A travers cette orientation, le cabinet Benkirane voudrait calmer rapidement les esprits en donnant aux classes démunies et aux jeunes mécontents, les premiers signes d’une action allant dans le sens de la satisfaction de leurs revendications sociales. D’ailleurs à sa sortie du siège de la primature, le chef du gouvernement a assuré les journalistes qui l’interpellaient, qu’il allait recevoir incessamment les représentants des diplômés chômeurs pour les « écouter » et « dialoguer » avec eux.
« J’ai décidé de rencontrer les diplômés chômeurs pour les écouter et dialoguer avec eux. Je veux surtout leur dire que les postes dans la fonction publique seront accordés selon la compétence et les besoins », a tranché Benkirane qui compte leur demander aussi, un peu de temps pour son gouvernement qui vient juste de s’installer. Selon les derniers chiffres officiels, le taux de chômage chez les jeunes de moins de 34 ans au Maroc est de l’ordre de 31,4%.
L’autre sujet évoqué et qui préoccupe la moitié de la population marocaine que représente la gente féminine, est le taux de représentation féminine dans le nouveau gouvernement, qui, avec une seule ministre, est quasiment nul. Benkirane a cherché, selon les journalistes présents sur place, à s’innocenter en voulant jeter tout le dévolu sur les autres partis qui contrairement au PJD, n’ont présenté aucune femme parmi leurs candidats ministrables. « Je peux vous assurer, a-t-il dit, qu’il n’y avait aucune volonté d’exclure les femmes de ce gouvernement ». Pour ce qui est de son parti, Benkirane a révélé qu’au départ il y avait 14 candidates au poste de ministres, mais en fin de parcours « une seule a été retenue. Vous-voyez ? Ce n’est pas facile », a-t-il rétorqué. Les autres partis, a-t-il dit, ont eux essayé de retenir des candidates… «Mais ce n’est pas facile » et « il n’y a aucune raison de s’indigner ».

Pour la conclusion d’un pacte social avec la société civile, estiment certains observateurs avertis de la place, Benkirane et ses coéquipiers doivent d’abord fumer le calumet de la paix avec ces deux franges de la société, sinon…