En Algérie, les protestations contre le 5e mandat du président Bouteflika sont en train de tourner à la contestation du régime dans son ensemble, avec d’imposantes marches organisées ce vendredi dans plusieurs villes du pays, qui ont tourné en véritable procès contre les potentats du système.
Des milliers de manifestants ont défilé à travers le pays, spontanément ou en réponse aux appels lancés par les partis d’opposition, alors que les réseaux sociaux, à la pointe de la contestation, ont enflammé les jeunes de tous âges.
Dans la capitale Alger, des milliers de personnes ont marché, scandant des slogans contre un 5eme mandat de Bouteflika, qui dirige le pays depuis 20 ans en dépit de son infirmité consécutive à son AVC de 2013.
De nombreux manifestants dirigeaient leur colère contre son frère, Saïd, perçu comme un potentiel successeur, ainsi que contre le régime en place et les généraux en tant que véritables détenteurs du pouvoir en Algérie.
A l’issue d’une réunion tenue mercredi, les chefs de 12 partis de l’opposition et quatre candidats à la présidentielle, qui n’ont pas pu s’entendre sur un candidat consensuel de l’opposition à l’élection du 18 avril prochain, ont toutefois mis en garde les autorités contre la répression des citoyens qui ont exprimé leurs refus de « la continuité ».
Sur les réseaux sociaux, des appels ont été lancés pour des rassemblements dimanche 24 février, à Alger et dans d’autres villes, alors qu’à l’étranger, la diaspora algérienne prévoit de manifester samedi à Londres et à Genève, et dimanche à Paris, Marseille et Montréal.