Algérie: Ouyahia met en garde contre le scénario syrien

En une semaine de manifestations contre un 5eme mandat du président Bouteflika, les algériens ont surmonté la peur de la « décennie noire », et donnent des sueurs froides au régime, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a mis en garde, jeudi, contre le risque de voir l’Algérie glisser vers un scénario comparable à la Syrie.

Après les imposantes manifestations de vendredi et dimanche, des protestations des étudiants mardi, une dizaine de journalistes participant à un rassemblement jeudi dans le centre d’Alger pour dénoncer le silence imposé aux médias publics, ont été arrêtés avant d’être relâchés en fin de journée.

Des journalistes des radios et de la télévision publiques ont exprimé leur rejet d’être « l’outil utilisé pour dissimuler ou tronquer les informations ».

De leur côté, des personnalités politiques, parmi lesquelles l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, ainsi qu’un commandant de l’armée ont « salué le soulèvement populaire pacifique qu’ont connu la plupart des villes dans tout le pays ».

Ils ont appelé à mettre fin à l’humiliation du peuple algérien en portant candidat l’actuel président, paralysé et incapable de parler depuis six ans suite à l’AVC dont il a été victime en avril 2013.

« Les citoyens demandent des changements politiques réels qui accélèrent la rupture avec le système politique qui a prouvé qu’il est arrivé à un état de réelle faillite », ont ils affirmé dans une déclaration publiée par la presse.

Ces protestations se poursuivent à travers tout le pays appelant à « un changement radical du système », en dépit des avertissements des responsables qui brandissent le spectre de la guerre civile des années 90 qui avait fait des dizaines de milliers de morts.