Six ans. C’est le temps qu’il aura fallu à la commission technique des retraites pour finalement… faire du sur place . Chargée, à l’époque, de définir un schéma de réforme, ladite commission n’a toujours pas réussi à trouver un terrain d’entente entre les différents protagonistes. Un détail important mérite néanmoins d’être mentionné : la commission est unanime sur le diagnostic de la situation. Plutôt encourageant, d’autant plus que le diagnostic est connu depuis 2004. Rappelons tout de même que ce même diagnostic a été réactualisé en 2010 par le cabinet Actuaria pour la modique somme de 8 millions de dirhams …Pendant ce temps, il y a urgence, et une réforme s’avère être plus que nécessaire. A en croire les prévisions, pour le moins alarmantes, de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPRS) et du cabinet Actuaria, en l’absence de réforme, les réserves de la Caisse Marocaine des Retraites (CMR), estimées à 70 milliards de dirhams, seront épuisées en 2019. Le premier déficit de la CMR, est quant à lui prévu pour 2012. Les 83 milliards de réserves du Régime Collectif d’Allocation de Retraite (RCAR) devraient quant à elles, s’assécher en 2049. La Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR) semble être mieux lotie, mais devrait connaitre son premier déficit en 2060. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), devrait s’attendre à son premier déficit en 2027 et devrait épuiser ses réserves, actuellement de 23 milliards de dirhams, en 2037. Il va sans dire que la Commission nationale des retraites, qui devrait se tenir à la fin du mois de juin, n’est pas prête de voir la fin du tunnel, et pour cause. Le document final sur le contenu de la réforme, qui doit leur être remis, doit au préalable faire consensus entre les membres de la commission technique. De plus, avec l’approche des élections, il est très peu probable qu’une décision politique soit prise par le gouvernement actuel. Plutôt délicat !
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