Réforme du code de la presse : quand le gouvernement fait le choix du dialogue

Le jeudi dernier s’est tenue la journée d’étude sur la réforme de la presse et la relation « justice et presse ». Organisée à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de presse, cette rencontre avait pour vocation d’inciter l’ensemble des parties prenantes à faire converger, autant que faire se peut, leurs points de vue sur les questions relatives à la liberté et à la responsabilité des professionnels de la presse.
Au terme de cette journée, l’actuel ministre de la communication, Moustapha El Khalfi a annoncé la création d’un comité national à composition mixte (professionnels de la presse et universitaires) en charge d’étudier les propositions de réforme émanant de l’ensemble des parties, et dont les travaux devraient être présentés lors de la session parlementaire d’octobre prochain.

Bien que cette initiative témoigne a priori d’une « réelle » volonté politique de faire évoluer les choses, le débat s’annonce épineux : entre d’un côté, des journalistes attachés à une liberté sans limite et de l’autre, un gouvernement davantage disposé à encadrer la liberté de la presse et en institutionnaliser les limites. En effet, pour le gouvernement actuel, la liberté absolue à laquelle aspire la presse relève de l’exagération et ce, en totale déconsidération de la loi.
Au-delà de ces divergences, pour le moins conséquentes, il semblerait que cette fois-ci l’ensemble des ingrédients soient réunis pour permettre un aboutissement de la réforme. Chose qui jadis, rappelons-le, avait fait défaut aux précédentes tentatives de réformes s’étant toutes soldées par un échec faute d’avoir réussi à dépasser le stade de projet. En effet, au-delà de l’adoption de la nouvelle constitution, il existe une véritable prise de conscience, de part et d’autre, de la nécessité pour la justice et la presse d’apprendre à mieux coexister et d’adopter une vision commune, en phase avec les exigences actuelles. Ceci est d’autant plus valable que la tendance baissière de la liberté de la presse marocaine aux classements des ONG impose d’y apporter une solution urgente et efficace. Il en va d’une composante vitale pour la démocratie !