La publication récente par la TGR de données relatives aux opérations budgétaires des collectivités territoriales a soulevé des questionnements chez bon nombre d’observateurs et ce, pour au moins deux raisons. La première est que les collectivités ont, encore une fois, dégagé des excédents budgétaires ; excédents qui en définitive se révèlent être en croissance constante. La deuxième réside dans le fait que certaines villes sont de plus en plus mal en point et accusent de nombreux retard en matière de transport, d’espaces publics, et de voiries, etc.
Ainsi, le budget de fonctionnement des collectivités a totalisé une épargne de 7,6 Milliards de dirhams à l’heure où les dépenses d’investissement ont à peine dépassé les 40%.
De surcroît, le solde global des opérations budgétaires des collectivités a permis de dégager un excédent de 24 milliards de dirhams, avec toutefois une répartition différenciée : 9.6 milliards pour les communes urbaines, 6.85 milliards pour les communes rurales, 5 milliards pour les provinces et les préfectures et 2.6 milliards pour les régions.
Rappelons au passage que près de la moitié des ressources de fonctionnement, également en hausse, provient de transferts incluant collectivités locales, TVA, IS, et IR.
A ces transferts, déjà conséquents, s’ajoute une panoplie de ressources directement gérées par les collectivités dont, entre autres, les taxes sur l’occupation des espaces publiques, les taxes sur l’exploitation des cafés ou des salles de spectacles, les taxes sur les débits de boissons…des taxes cumulées qui ont dégagé 5.63 milliards de recettes. Seule exception à cette hausse « généralisée » de ressources, celles gérées par le ministère de l’économie et des finances, à savoir la taxe d’habitation, la taxe professionnelle, et la taxe des services communaux, et qui ont plutôt tendance à stagner.
Une situation totalement incompréhensible qui échappe à la logique de nombreux spécialistes. En effet, en règle générale, c’est par manque de ressources que les collectivités peinent à concrétiser certains de leurs « ambitieux » projets. Les collectivités marocaines font visiblement figure d’exception, chose qui commence à agacer les contribuables de plus en plus avertis et demandeurs d’une meilleure utilisation de leurs ressources. Ceci étant, il incombe aux pouvoirs publics de proposer des solutions intelligentes et efficaces pour remédier à cette situation, constitutive du quotidien et de la qualité de vie des citoyens !