Benkirane : quel bilan de quatre mois à la Primature ?

Un budget 2012 qui n’a pas encore vu le jour et dont le retard ne cesse d’inquiéter, des tempêtes médiatiques stériles provoquées autour de sujets somme toute contingents, comme la liste des agréments de transport ou le cahier des charges des TV publiques. Voilà ce que le chef du gouvernement pourrait défendre ce lundi, devant les députés, comme bilan phare de quatre mois à la Primature.

Qu’en est-il des promesses électorales pour s’attaquer prioritairement aux grands problèmes du chômage des jeunes et du déficit des finances publiques ? Quid de l’indispensable réforme de la caisse de compensation devenue un dangereux gouffre pour le budget de l’Etat, et qui profite indistinctement aux pauvres comme aux riches ? Qu’en est-il encore des promesses de s’attaquer à la corruption et à la gabegie dans l’administration pour les remplacer par une bonne gouvernance aussi nécessaire que salutaire ? Face à ce retard inexpliqué dans l’introduction des réformes promises, l’opinion publique reste dans l’expectative. De nombreux observateurs craignent, de leur côté, que le gouvernement barbu ne se soit trompé de combat. Que l’équipe Benkirane se soit épuisée dans des batailles marginales au lieu de ménager ses forces pour adresser les véritables problèmes qui se posent en matière d’emploi, de santé, d’éducation, de réforme de la justice et de l’administration… Les dernières données publiées sur l’indice de confiance des marocains confirme la défiance des citoyens. Pourtant, leur moral était meilleur au quatrième trimestre 2011. A la veille des élections qui ont porté les islamistes au pouvoir, le PJD bénéficiait d’un capital sympathie considérable. Tout porte à croire qu’il n’en reste plus grand-chose aujourd’hui.

C’est pourquoi, il est de la plus grande importance qu’Abdelilah Benkirane se montre rassurant devant les élus, ce lundi. Rassurant sur ses intentions et, surtout, sur sa volonté de s’attaquer rapidement aux grands dossiers de la réforme et de la mise à niveau économique et sociale.