Grève des étudiants en médecine: la crise s’étend aux enseignants

L’épreuve de force qui oppose les étudiants en médecine aux ministères de tutelle s’enlise, la crise provoquée par le boycott des examens s’étant aggravée par la suspension de trois professeurs de médecine pour leur soutien aux étudiants, alors que les tentatives de médiation sont dans l’impasse.

Les professeurs Said Amal, Belhouss Ahmad et Ismail Ramouz enseignants aux facultés de médecine et de pharmacie de Casablanca, Marrakech et Agadir, ont été suspendus de leurs fonctions « pour manquement à leurs obligations », selon le ministère de l’Education nationale.

Mais il est semble que les professeurs ont été sanctionnés pour leur soutien aux étudiants en médecine, qui sont en grève depuis fin mars et dont le mouvement a atteint son paroxysme avec le boycott des examens du 10 juin.

Fer de lance du mouvement de protestation des futurs médecins, la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM) reste ferme. En face, le ministre de l’Education nationale, Said Amzazi, après avoir laissé entrevoir la possibilité d’une nouvelle date pour les examens, menace à présent les étudiants grévistes de redoublement.

De leur côté, les médecins enseignants considèrent la décision du ministre Said Amzazi comme une intimidation dirigée contre tout le corps enseignant de médecine et menacent de suspendre leurs activités d’enseignants, voire dans les CHU.

Dans ce bras de fer, les propositions de médiation sont presque inaudibles, à l’instar de l’initiative du député Driss El Azami El Idrissi. Le parlementaire PJD, dont la démarche bénéficierait de l’accord de tous les groupes parlementaires, cherche à rétablir le dialogue et à éviter une année blanche pour les futurs médecins.

Un véritable défi alors qu’un dialogue de sourds a prévalu jusqu’à présent entre les étudiants grévistes d’une part, et le ministre de la Santé et celui de l’Education nationale, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, de l’autre.