Les journalistes, toutes spécialités confondues, ont longtemps entendu parler d’une certaine réforme du Code de la presse, mais à la date d’aujourd’hui n’ont rien vu venir. Avec le changement de gouvernement et par ricochet de ministre de la communication, les choses vont-elles réellement changer pour passer au concret ? Selon certaines indiscrétions, le nouveau ministre PJDiste de la communication, Mustapha El Khalfi se dit rassurant et semble déterminé à mettre le train sur les rails et le conduire à bon port. Dans les coulisses, El Khalfi le confie à qui veut bien le croire, en affirmant vouloir supprimer du projet du Code de la presse, actuellement en discussion dans le cadre de la réforme du secteur, l’ensemble des peines privatives de liberté pour les hommes et les femmes de la profession.
Une commission en charge du dossier est entrée dans le vif du sujet, dès sa mise sur pied début mai. Présidée par Larbi Messari, journaliste et ex-ministre de la communication dans le gouvernement Youssoufi, elle regroupe aussi des représentants de la Fédération des éditeurs de journaux (FMEJ), du syndicat de la presse (SNPM) et des cadres des départements concernés. Il s’agit donc d’élaborer un nouveau code de la presse d’où seront supprimés, comme l’exigent la FMEJ et le SNPM, les 24 articles privatifs de liberté toujours en vigueur. Une telle formule éviterait aux journalistes, correspondants, pigistes et photographes, en cas de poursuites judiciaires, d’être jugés selon le code pénal au lieu du code de la presse. Le chantier de la réforme étant donc ouvert, la grande question qui se pose à présent, est de savoir si l’actuel ministre de la communication a assez de poids « politique » pour mener jusqu’au bout sa réforme. D’autres ministres avaient tenté leur chance mais ils ont échoué comme Nabil Benabdellah. Alors qu’il était ministre de la communication dans le gouvernement Jettou, il avait proposé en 2007, un nouveau code de la presse, où la peine carcérale était prévue pour 4 cas seulement, mais le projet a été rejeté par les représentants de la profession. Son successeur Khalid Naciri non plus, n’a rien pu faire pour changer la donne. Aujourd’hui, les conditions s’y prêtent peut-être mieux que par le passé pour faire passer de telles réformes. Car, il en va de même pour le projet de réforme de la justice dont on parle beaucoup ces temps-ci. Les deux réformes vont d’ailleurs de pair, car qui dit justice dit liberté de la presse et liberté d’expression.