Les chauffeurs de taxi se targuent pour le moment d’avoir remporté la première manche d’une bataille qui ne fait que commencer autour de la hausse des prix des carburants, entre les professionnels et le gouvernement.
A l’issue d’une réunion tenue mardi à Rabat, avec les transporteurs routiers, Abdelilah Benkirane qui était entouré de plusieurs membres de son cabinet, n’a pas été assez convaincant pour dissuader ces derniers de revenir sur leur décision d’augmenter les tarifs de leurs prestations.
Chacune des deux parties est restée figée dans son camp. Le chef du gouvernement a rejeté toutes les propositions alternatives à la hausse des tarifs du transport routier se limitant à suggérer la poursuite du dialogue pour trouver des solutions adéquates. Les professionnels bien déterminés à ne pas mettre la main dans la poche, ont vainement tenté d’avancer plusieurs solutions d’échange, telles l’exonération des professionnels de la TIC (Taxe intérieure de consommation) appliquée aux carburants à hauteur de 2,42 DH en relevant en échange, le taux de la TVA de 10 à 20 pc. D’autres comme le président de la Fédération marocaine de l’union des transporteurs routiers publics de personnes, Fouad El Ayoubi, ont suggéré la baisse de la TVA de 10 à 7 pc.
Devant cette fin de non recevoir, les taximen, affiliés à l’alliance des organisations syndicales du secteur du transport routier au Maroc, ont décidé tout simplement d’appliquer une hausse de 1 à 20 DH aux tarifs du transport par taxi catégorie « A » et « B » dans le périmètre urbain et entre les villes. La fédération transport de la CGEM avait déjà anticipé le 2 juin dernier, en annonçant une augmentation des tarifs en cours à hauteur de 10 pc pour le transport des marchandises et de7 pc pour celui des voyageurs, notamment pour la première classe.
Si comme l’affirme le chef du gouvernement, la hausse des prix du carburant à la pompe « s’est avérée nécessaire indispensable » tout en étant « supportable d’une manière ou d’une autre » pour le citoyen, les professionnels du transport ne l’entendent pas de cette oreille. Syndicalistes, propriétaires et conducteurs des taxis se préparent déjà à organiser une marche nationale pour mobiliser toutes leurs meutes et faire front commun pour faire plier l’exécutif à leurs revendications. La bataille s’annonce d’ores et déjà chaude et risque fort de mettre dans l’embarras le gouvernement Benkirane.