Quarante huit heures avant le jour J, le duel opposant les deux candidats en lice Hamid Chabat et Abdelouahed El Fassi, pour accéder à la tête du plus vieux parti nationaliste, le Parti de l’Istiqlal, a cédé la place aux alliances « Last »Minute ».
Quatre membres influents du PI se sont alignés derrière Chabat, à titre punitif contre le Secrétaire général sortant, Abbas El Fassi et le candidat du clan Fassi, Abdelouahed El Fassi. Il s’agit de Karim Ghellab, Taoufiq Ahmed Hejira, Yasmina Baddou et Abdelkebir Zahoud, tous mécontents par la tentative d’Abbas El Fassi de vouloir imposer son gendre Nizar Baraka comme troisième voie pour lui succéder au secrétariat général. Lors de la réunion, lundi dernier, du Comité exécutif du PI, Si Abbas a lancé une attaque verbale virulente à l’endroit du président de la Chambre des députés, Karim Ghellab et les membres du Conseil de la présidence (comité des sages) du parti et de la Commission nationale chargée de préparer un rapport sur la situation actuelle du parti, Taoufiq Hejira, Mohmmed Ansari, Noureddine Mediane, Abdessamad Kayouh.
Mais selon un vieux istiqlalien du clan El Fassi, l’alliance des quatre membres du comité exécutif du PI avec Chabat ne fait pas le poids, puisque ces derniers n’ont pas d’assise populaire qui pourrait influer sur le vote.
Donc les yeux seront rivés ce dimanche 23 septembre sur le complexe Mohammed VI de Skhirat où sont attendu en conclaves, les 945 membres désignés pour élire le futur patron du PI.
Une chose est sûre, c’est que Chabat même s’il ne sort pas vainqueur de ce duel, il gardera à jamais, le mérite d’avoir réussi à changer le Modus operandi qui a longtemps sévi au sein des instances dirigeantes du vieux parti à savoir la désignation de Secrétaire général par consensus comme c’est le cas dans la plupart des grandes formations politiques du royaume. Donc c’est un bon point pour Chabat, même si ses adversaires l’accusent de populisme.
Les plus gros risques de ce changement à la tête du parti sont redoutés, selon les observateurs, par les actuels ministres proches d’Abbas El Fassi. Ces derniers retiennent leur souffle par crainte de perdre leurs portefeuilles ministériels en cas d’élection du syndicaliste et maire de la ville de Fès, Hamid Chabat. Le nouveau secrétaire général a en effet, est habilité s’il le souhaite, de demander au chef du gouvernement de procéder à un remaniement ministériel pour le remplacement des ministres istiqlaliens par d’autres membres du même parti.