Qui veut la peau de Rachid Taoussi ?

Sa mission de redorer le blason de la sélection marocaine est parsemée d’embûches. Seul un programme sur le long terme pour permettre de parvenir aux résultats escomptés

Le nouvel entraîneur de la sélection nationale, son staff technique et les joueurs locaux convoqués au stage de préparation programmé du 1er au 4 octobre 2012 seront présentés à la presse, a annoncé la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) sur son site. Ainsi, d’autres personnalités seront de la partie accompagnées d’anciens joueurs internationaux et de membres de l’Amicale des entraîneurs nationaux. La nomination de Taoussi s’est faite à l’encontre des attentes de l’opinion publique marocaine.

En mettant fin au suspens, cette décision a été largement commentée par les marocains. Apparemment, une commission  composée de membres du bureau fédéral a fait son choix. Et puis, Karim Allem, conseillé auprès de la FRMF a été envoyé au front pour annoncer le verdict à la presse et au public présent devant l’édifice de la Fédération. La décision est tombée comme un couperet. Certains ont bien accueilli la nouvelle. D’autres ne décolèrent pas et contestent la décision. On assiste là à un réel combat de boxe. Nombreux sont ceux qui ne voulaient pas voir Taoussi, l’actuel entraîneur de l’AS FAR, devenir à la tête de la direction technique des Lions de l’Atlas. Nous ignorons dans l’intérêt de qui ce plaidoyer a eu lieu. Peut être agissent-ils en faveur de l’un des autres entraîneurs, Aziz Al Amri, du Moghreb Tétouan, M’hamed Faher du Raja et le très plébiscité par le public Badou Zaki ou pour quelqu’un d’autre.  A noter que ce dernier a été auparavant élu sélectionneur national par les médias.

Un remplaçant légitime, Zaki, qui va reconduire les Lions de l’Atlas vers une conquête africaine pareille à celle de 2004. Des scénarios ont déjà été imaginés par certains journaux. Il faut savoir aussi que la Fédération, en désignant Zaki, voulait avant tout gérer une urgence.

Certains ont même évoqué la volonté de calmer les esprits de ceux qui réclamaient le départ de Gerets et de tous les membres de la Fédération, qui restent, selon l’opinion publique, partagée des marocains, les véritables responsables des résultats.  La désignation de Taoussi a été largement commentée parmi le public marocain. Zaki, qui était le favori de la liste des prétendants au poste, après avoir félicité Taoussi de la nomination à la tête des Lions de l’Atlas, a exprimé sa déception.

Avec sa sincérité et sa spontanéité habituelles, Zaki a parlé d’une vraie humiliation envers les cadres marocains, de la part des membres de la Commission Fédérale chargée par la FRMF de choisir le nouveau sélectionneur national. «Ils ne m’ont parlé que du prochain match contre le Mozambique, au moment où je voulais arrêter un programme stratégique pour remettre en marche l’Équipe Nationale, gisant sous le lègue négatif de l’ex-sélectionneur Éric Gertes », a-t-il déclaré à une chaîne de télévision.

Des déclarations qui concrétisent la précipitation, l’amateurisme de la FRMF et leur manque de visibilité.

Ce qu’il faut, c’est une sélection qui garantisse un projet à long terme, un réel investissement. C’est vrai, le match contre le Mozambique est un évènement important. Mais il ne s’agit pas ici de se préparer à un seul match.

Le choix de Taoussi est dû à son parcours professionnel et surtout aux bons résultats acquis cette année, alors qu’il était entraîneur du Moghreb de Fès. Il a raflé une Coupe du Trône, une autre Coupe de la Coupe de la Confédération Africaine devant les tunisiens du Club Africain et enfin une Super Coupe Africaine arrachée contre un autre club tunisien l’Espérance de Tunis à Radés. Sans parler de l’unique Coupe Africaine des Nations des juniors remportée en 1997 au Maroc. Le bureau fédéral, après avoir étudié le rapport de la commission présidée par Abdelilah Akram, chargée de proposer un nouveau sélectionneur de l’équipe nationale, a tranché, à l’unanimité, et a nommé Rachid Taoussi en tant que nouvel entraîneur des Lions de l’Atlas et de la sélection nationale des locaux et ce, en prévision des prochaines échéances continentales et internationales.